En cette édition exceptionnelle du Hellfest 2022, un soleil de plomb écrase Clisson. Les festivaliers sont au rendez-vous, hordes de gaulois bigarrés et hilares, enfin libérés du joug du virus de m**** et visiblement heureux de se retrouver.

Dès l’approche de ce gigantesque parc d’attraction déjanté, le bruit enfle, nous rappelant que les décibels sont ici distribués par milliards. Et lorsque vous y êtes, au milieu de ces scènes tonitruantes, entouré de cette foule complice, une émotion évidente vous traverse : ça y est, p****, j’y suis à nouveau !

This is it. 3 jours en apesanteur, en sueur, en état de vacance absolue du stress, des news, de la politique, de l’inflation, des guerres et des pets du monde extérieur. Une seule préoccupation : quel prochain concert choisir ?

Alors …entre deux douches de chansons électriques, boire de l’eau, boire de la bière, parler à des amis, parler à des inconnus, pousser des cris de bête, se renverser un verre d’eau sur le crâne, manger de la viande rôtie et marcher, marcher, marcher en croisant des milliers de t-shirts de groupes, des moines, des zombies, des tatoués, des tatoués, des barbus, des tatoués, des types sans t-shirt, des garçons en kilt, des iroquois, des filles avec des cornes ou des ailes dans le dos, et des personnages issus de légendes vikings ou elfiques.

Je pense que la participation au Hellfest vous met dans un état second, dans lequel vous aimez votre prochain, pouvez supporter des températures folles, souriez bêtement pendant une heure et admettez avec grâce qu’un type en robe qui est cadre bancaire en semaine, hé bien ses Doc Martens lui vont très bien et que cette femme au crâne rasé avec 5 piercings dans l’arcade sourcilière et un vampire tatoué sur le dos est une mère de famille finlandaise assurément fort aimable. Une ivresse humaine et solidaire irrésistible.

Tout le monde se fout de l’apparence de l’autre mais chacun estime son prochain, en mode anarchiste tendance Gandhi sous RedBull, dans cette grand-messe barbare : une fraternité de facto réunit les cinquante mille âmes qui tournent, virent et chantent à l’unisson sous un astre impitoyable et brûlant.

Alors en cette première journée caniculaire et trash, écouter les sets de The Inspector Cluzo, Frank Carter and The Rattlesnakes, The Offspring, Mastodon et The Dropkick Murphys, mais oui, qu’est ce que fut bon.

Jérôme «explosé mais heureux » V ., avec Pat « T-shirt jaune et blue bob » C.

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