Comment porter le poids des sentiments dans l’art et en particulier, dans la musique, sans tomber dans un seum monumental comme disent les jeunes??
Comment exprimer la poésie la mélancolie en chanson, sans tomber dans le pathos crépusculaire ? Vous savez ce début de nuit de l’âme qui va te faire passer cette chanson trop forte en émotion, dans le métro entre deux passagers qui te tiennent trop chaud.
Alors oui comment faire ? la seule et unique réponse quand on parle de Cuarteto Tafi
C’est avec le talent.
Et Cuarteto Tafi le talent,ils en ont, ya pas à dire leur premier album était un véritable chef d’œuvre de sincerité et d’énergie, une fusion entre l’est et l’ouest, la collision bienvenue de la musique de la méditerranée et sud américaine, et plus particulièrement argentine.
La recette qui est la leur est diablement bien dosée, métissage, talent et une envie d’oser de rentrer dans les styles jazz world musique avec un traitement des basses vraiment salvateur, qui donne une profondeur aux morceaux, encore plus présent que dans les albums précédents
Amenecer en 2021 marquait d’une trace indélébile sur le papier, les jalons d’un talent fusionnel du meilleur des cultures, alors bien évidement les artistes sont vraiment au top, la chanteuse Leonor Harispe habitée par l’esprit d’ Amalia Rodrigues dans certaines chansons, poussant la douce mélancholie à son apogée, et là …. la petite larme au coin de l’œil coule subtilement, alors oui c’est un peu plus triste qu’Amenecer leur premier album en 2021.
C’est vrai, mais les textes sont plus profonds encore et on sent une évolution, dans les thèmes, toujours dans les ruptures de l’âme et dans les contrastes humains.
Et surprise je ne l’avais pas vu au premier coup d’oeil, au Bouzouki un ex guitariste du groupe Manimal, excellent groupe Toulousain de mathcore/algebrocore, qui te filait un complexe d’infériorité a leur concert, « ohhh wooow t’as vu la mesure en 7/11 et cette dissonance dans la gamme pentatonique ? »
Bien sûr le chanteur que je suis n’avait rien capté du tout.
De l’autre coté, en embuscade la guitare flamenca, flanquée du Oud, Matthieu Guenez un virtuose jazzy fait la liaison avec l’Espagne et l’amérique du sud.
Les percussions avec Frederic Theiler ne sont pas en reste puisqu’elles apportent à la fois du rythme ( wooow incroyable) mais aussi une mise en ambiance bienvenue lors de certains passages plus tristes.
La world music, terme volontiers fourre-tout, difficilement classable de part ses origines multi culturelles, divisent les spécialistes et peut parfois perdre les auditeurs qui justement ont besoin de repères
Et bien justement des repères y’en a plein, il faut juste laisser filer l’album tranquillement avec ses 11 chansons.
Pour les chansons qui sont vraiment enivrantes, « las palomas blancas » hyper bien produite, avec ce qu’il faut de basse pour faire groover, « jacaranda » une chanson sur une fougère si j’ai bien compris…
« seres de barro », une chanson à la manu chao, reggae sud américain ouvre un peu le spectre extraverti, pour notre plus grand bien avec un refrain imparable
Une chanson a cappella « los levantamientos de la pachamama » finit encore de montrer tout le talent du groupe, avec ou sans instruments.
Jamais un groupe n’avait aussi bien fait la synthèse dans ce style, et chacun de ses membres est parfaitement au service de l’autre sans tirer la couverture.
Un groupe au service des émotions pour la musique, un vrai délice, goutez vous verrez !
@pyofficiel