Comment Die Antwoord a tout défoncé ce 1er Juillet 2017 au MainSquare Festival.

Arras sa grand place, son nord, et son festival Main Square mythique début juillet, avec son camping comme on en fait plus, entre un camp de réfugiés (surtout climatiques) et orgies pas forcément romaines, l’Europe pactise avec le vivre ensemble l’espace de 3 jours/nuits, même si nos voisins de tente, des anglais sans dents, ont cherché visiblement pendant 3 jours à briser cette entente  (quechua ?), bruyamment persuadés que la bière anglaise est la meilleure bière du monde, on n’a pas compris pourquoi ils n’ont pas arrêté de vomir de la 8.6 sur la tente d’un collègue.

3 jours de bousculades de promiscuité et de cuité tout court, des gens partout, des files d’attentes, pour aller pisser, chercher des bières, refaire la queue pour aller pisser, puis repartir rechercher des bières, puis de nouveau refaire la queue… mais il y a bien autre chose entre … des concerts oui des concerts, vous vous souvenez ces rassemblements festifs ?

C’était déjà il y a 4 ans le Main Square Festival en 2017, une affiche de fous, System Of a Down, Radiohead, Biffy Clyro et et et Die Antwoord, entre autres.

Alors si S.O.A.D a fait le boulot de fort honnête façon, sans enthousiasme, nous conviant à un gigantesque karaoké live, la foule connaissant par cœur les refrains, Biffy Clyro fatigué servira un show sous mixé, en plein après-midi, une belle déception.

Au bout de la 18 -ème bière de la journée, compensée par un soleil qui m’a coloré de la plus belle des façons, me confondant avec un allemand aux premières lueurs du soleil…je cherche le programme sur la grande scène en attendant les potos parti voire de l’électro.

Et comme la langue de Goethe s’invite toujours dans un festival, un groupe de HIP HOP au nom germano-énigmatique, Die Antwoord, passe en début de soirée, interloqué je demande à ma droite qui est ce groupe c’est « la réponse » en afrikaner, me révèle fièrement un belge avec deux pintes à la main et un chapeau de cowboy, qu’il a acheté à la Gay Pride, détail qui peut avoir de l’importance pour ceux qui veulent sinon passez à la ligne suivante.

Ah un groupe de hip hop d’Afrique du Sud ??? je me suis trompé de lieux et j’ai perdu mes potes !

Au bout du 8 -ème sms on se donne rendez-vous à la baraque à bière/frite près de l’entrée, mais voilà, laquelle ?

Je décide donc de rester, seul parmi les miens, la foule d’inconnu, d’autant que la plèbe se masse furieusement, bizarre, comment un groupe de hip hop sud-africain susciterait-il un engouement aussi incroyable ? Glanant des informations auprès de mes voisins belges j’arrive à comprendre que c’est du rap zef, un genre de rap de prolo, qui glorifie le coté ringard, beauf et m’as-tu vu…. Oh my god, je suis où là ? A un concert de fatal bazooka ?

Mes chers amis, ce fut le plus gros show qu’il m’ait été donné de voir dans cette modeste vie, une orgie de tout, une apocalypse sonore et visuelle, tant et si bien que Major Lazer juste après a eu beaucoup de peine à enchainer avec sa « boom du samedi après-midi »

la foule a été transporté par le show magistral de Die Antwoord

L’alcool aidant certainement à ralentir considérablement ma compréhension des choses, mais le couple scénique Ninja et Yolandi Visser, aidé par le DJ Hi tek ont cassé/détruit/retourné le festival d’Arras ce jour-là.

Déluge sonore de break Hip Hop, d’électro, avec un rythme effréné de cadences chaloupées par du visuel projeté, ça frise l’art contemporain.

Bouche bée, littéralement happé par le show, je ne bois pas ma bière pendant un moment, tant et si bien que le belge de la Gay Pride finira par la boire et s’en verser une partie sur le corps, en me regardant avec un œil gourmand.

La gourmandise parlons-en, avec ce couple extraordinaire de MC white trash, d’un côté Ninja, le MC Red neck, avec sa coupe mulet qui ressemble à un supporter anglais d’une équipe de foot de deuxième division, et surtout Yolandi, une sirène blonde, qui au bout de 10 minutes, se changera sur scène et va se dandiner en petite culotte avec des cerises dessus, merci au caméraman présent ce jour-là, et aux deux écrans géants.

Avec sa voix d’enfant de manga japonais, son flow devient suave et sexy façon school girl mais Ninja en MC d’attaque à la Joey Star, vient percuter cette relative douceur et nous rappeler que nous sommes dans un concert où tout est permis.

Magistral, tout est énergie, rythme, fureur, bruit, tous les sens sont stimulés.

Conscient d’avoir été privilégié par ce concert, je me ressers une bière pour me remettre de mes émotions, mais 2 jours plus tard j’essayais d’écouter leurs albums, impossible, le constat est clair Die Antwoord pour moi c’est avant tout un groupe de scène, qui explose les codes, du rap, du rock de l’électro.

Brutal, mais terriblement jouissif, ahah cette petite culotte avec des cerises dessus….

PY

 

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