Je t’écris maintenant parce que j’ai peur que la Faucheuse ne te rattrape, aidée par son pote le crabe. On croise les doigts mais c’est raide, j’imagine…

J’ai vu les photos sur Facebook, car je te suis, et putain putain, c’est moyen bien. Comme Bashung, tu fais une dernière belle tournée, acclamé par ceux qui t’aiment et ils sont nombreux.

Je t’ai vu en concert au festival Elixir près de Brest en 1984 avec TC Matic, encore une fois à la CLEF Saint-Germain en Laye en 2013 et j’ai eu la chance de t’interviewer à Paris en 2016.

Fan de tous tes disques, admirateur du bonhomme, cher Arno je t’écris donc maintenant, parce qu’après, hé bien il sera trop tard. J’imagine que c’est le genre de trucs qui te fera rigoler.

C’est maintenant que je m’adresse à toi, vieux filou, grigou, coquin, comédien, malin, charlatan, chanteur de traviole, tendre bonhomme, parolier qui sait toucher juste dans notre petit cœur.

Donc, maintenant :

Avant la pluie d’hommages, de nécros, de sanglots que tu entendras de là-haut,

Avant de voir les yeux mouillés d’un paquet de gens, à Ostende, à BXL ou à Paris,

Avant que tu ne rejoignes Brel, Higelin et Mark Lanegan pour un strip-poker arrosé de whisky,

Avant que l’on ne baptise une rue et une salle de musique à ton nom,

Avant que l’on ne réédite tes disques,

Avant que tu ne sois plus des nôtres,

Je voulais te dire merci, tout simplement, pour tout.

Après le reste, les envolées, les tirades et les bons mots : c’est du pipeau.

Je t’embrasse et te souhaite de ne pas trop en baver.

Putain de crabe.

Jérôme « un vieux fan » V.

PS : Je me souviens lors de l’interview de 2016, on avait bu ensemble deux ou trois verres de rouge format XL et découpé un saucisson pour le dévorer, c’était marrant.

Share