Jamais voyager n’aura semblé si difficile, hors d’atteinte, restreint, empêché, interdit.

Écouter de la musique (chez soi, dans sa voiture, dans sa cuisine mais pas en live, hélas…) demeure un plaisir autorisé, alors autant se choisir des plages d’évasion de qualité supérieure…

Abaji, artiste hors-normes est plus que recommandé pour cumuler le plaisir auditif et l’évasion géographique virtuelle. Humaniste et brasseur de culture infatigable, Songazine le suit et vous le recommande depuis quelques années…

L’oriental désorienté, comme il peut parfois se qualifier, allie une collection de talents formidables : auteur-compositeur-interprète, mais n’oublions pas la création et la collection d’instruments hybrides et étonnants.

Ses créations sont souvent magiques et émouvantes, il emporte ses auditeurs dans des music-trips inédits.

Blue Shaman, son dernier album à paraître le 12 mars sonne les fiançailles multicolores de l’Orient (au sens large) et des pays Celtes, tout en créant la bande-son d’un film à grand spectacle. Nous voici partis dans un Balkanik Tango (très amoureux), sur les nuages, dans le désert et ses vallées de sable où nous suivons des caravanes nonchalantes, voire dans des océans d’inspiration. Jour brûlant ou nuit turquoise, le décor varie, comme des scènes de cinémascope sur grand écran.

Morceaux instrumentaux, les cordes chantent et les anches frissonnent, ou encore chantés de façon polyglotte, Abaji surprend à chaque piste. Le ton est plutôt nostalgique, doux, la voix se fait souvent porteuses de confidences.

Je souris intérieurement car j’ai reçu et écouté juste avant l’album (posthume) mais à venir d’Alan Vega ; ce Blue Shaman, chaleureux et boisé, est à l’exact opposé de la musique électronique et sombre du mythique new-yorkais.

Cependant les deux artistes ont des points communs : sortir des sentiers battus, montrer que l’art n’est pas un produit convenu et artificiel. Humains, très humains, assez rares pour que l’on ne manque pas de les suivre avec attention. Et puis, autre chose, on peut notamment les entendre sur une radio comme FIP, signe qui ne trompe pas.

Prenez votre billet, réservez sans attendre, le vaisseau Blue Shaman et son capitaine Abaji auront toujours une place pour vous.

Jérôme «I want to be free again »V.

 

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