Le hasard de Youtube me propose de la musique… mais est-ce un hasard car les algorithmes et la grande machine semblent bien me connaître ?

Après un clip de Gisèle Pape, chanteuse made in France sensible et poétique, il m’est annoncé : Ali Farka Touré, album The River (1991).

J’écoute et je décide d’écrire une chronique sans plus tarder.

Aux confins du blues, au sommet de ce que l’Afrique éternelle nous apporte au niveau musical, il y a Ali Farka Touré.

Grand homme désormais occupé à jammer les trois accords et les douze mesures avec BB King et Muddy Waters, il nous a légué de nombreux disques où se mêlent les eaux du fleuve Niger et celles du Mississipi.

Je vous fais un aveu : je ne supporte jamais plus de trois minutes de musique traditionnelle/ folklorique (que ce soit du Berry, du Congo ou du bas Kazakhstan). Le chant du Nord, suivi de celui des moissons, enchaîné à la complainte du pêcheur, et le chant de l’Ouest au matin… chacun faisant 9 minutes et 58 secondes : on attend le buffet de pied ferme et on compte les secondes. Mais là, c’est différent !

La puissance et la force artistique de ce blues africain sont (à mes yeux) de tirer parti des racines et rythmes locaux répétitifs mais hypnotiques, en les combinant avec les accords de la musique du diable du carrefour et la détermination d’un chanteur hors pair, respecté et voyageur du monde.

Force des mélanges, humanité imparable et universelle, la musique qui s’écoule de the River est apaisante et fraternelle.

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Youtube aurait-il une âme ? Je ne sais pas, mais celle de The River plane au-dessus de ma tête et je l’entends parfaitement me parler ; je l’écoute, je suis apaisé.

Jérôme « vieux » Vaillant

 

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