Cher lecteur stressé, internaute proche du burn-out, citoyen sous pression,
Face à l’angoissante avalanche de bad news, de perspectives climatiques terrifiantes et de conflits rampant doucement jusqu’à nos portes, la musique reste (pour le moment) un moyen sûr de se protéger (un peu).
Bien entendu, des rythmes trépidants, des chants furieux et des pogos déclamatoires sont toujours appréciés et salvateurs, mais un peu de mélodies Valium, de beats au Xanax et de compositions imprégnées de Codéine vous apaiseront quelque temps.
Voici notre ordonnance.
5 milligrammes de The Blackwater Fever.
Un certain Shane Hicks (enchanté) m’écrit de Brisbane, Australia et m’envoie de quoi calmer un renard enragé à qui vous auriez marché sur le museau des petits n’enfants.
Un garage rock d’où la voiture est partie mais qui sent l’essence et fait tourner la tête.
Voilà donc Temptator ! album de The Blackwater Fever, un doux mélange de prog rock, chaos atmosphérique, chants funèbres et appels de loup-garou.
Même qu’ils s’énervent un peu, parfois.
Et le pire c’est que c’est vachement bien, donc recommandé en antalgique absolument non nocif (Prince approves this).
3 comprimés d’Actress (le soir, surtout)
Suivez, un peu SVP ! Actress est un homme, qui voulait jouer au football mais a fait de la musique et propose ce qu’il appelle : « Non dance based civilian mind groove, mapped to an external soul beyond the collapsing black hole…Music is chaos R.I.P Music”
L’album Dummy Corporation est parfait pour méditer, réfléchir, penser voire se projeter dans une autre dimension. Atypique et pas toc.
Un peu comme Rroxymore dont je parlais récemment, ce genre musical est trop dur à qualifier pour être attrapé même s’il se meut à 1,64 km/h. Comme dans les rêves, vous savez.
Vous suivez toujours ?
Nan, alors écoutez.
Une infusion de Boards Of Canada
On ne présente plus Boards Of Canada, rois des ambiances qui tombent des nuages en beauté sans faire de mal à l’atterrissage. Ces écossais ont le pouvoir de remplacer les anxiolytiques les plus puissants via leur compos aussi apaisantes qu’un cornet dégoulinant et frais de glace vanille caramel-fleur de sel un jour de promenade à la plage, l’été.
A tout hasard, voici Oscar See Through Red Eye, quelques minutes de vol plané sans un mot, car mieux vaut la fermer ces temps-ci, parfois.
Un cataplasme de Tangerine Dream
Obligé, pour parfaire votre traitement, d’évoquer le mythique, culte, légendaire Ricochet (Part I ET II) des grands anciens de Tangerine Dream ; vous vous allongez, mettez un bon casque audio et adieu l’Ukraine, la tronche en biais de Vlad ou Xi, le 49.3, la retraite à 666 ans, l’inflation à deux chiffres, les glaciers qui fondent et les cols roulés dérisoires qui nous gouvernent-mentent péniblement ;
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Cher patient, ooops, lecteur, merci d’être observant vis-à-vis de cette ordonnance, garantie sans effets secondaires !
Jérôme « DR. Feelgood » V.