Un Anglais déguisé en cow-boy de foire avec ses santiags et son beau couvre-chef rouge est assis au comptoir pour boire un cocktail. Sa guitare dans son étui se repose par terre en attendant d’être caressée durant un concert. Son nom : Thomas Cohen. Il est chanteur-auteur-compositeur. Il sort son premier album solo Bloom Forever, le 6 mai.
L’étiquette country se colle à la première vue de cette photo. Pourtant, sa musique est plus compliquée. On tangue plus vers un Americana, adouci par un folk et secoué par des soubresauts de rock. Une douce mélancolie plane au-dessus de l’œuvre.
On ressent une sorte de beauté fragile, de plénitude, au niveau de la mélodie. Des longs moments sensuels découlent sur certains morceaux, agrémentés par un lâcher d’émotions produit par la guitare.
« Honeymoon » et « Bloom Forever » sont les plus vieilles chansons écrites par l’artiste et elles démarrent l’album avec la délicatesse d’un slow. La première avec sa batterie jazz, son saxophone, et ce rythme lent envoûte nos oreilles. Son nom se prête parfaitement à une ambiance lune de miel avec sa chérie. Pompeux ? Non. La deuxième a été écrite pour la naissance de son premier fils. On adore le solo de guitare qui se déchaîne au loin avec passion. « Hazy Shades » sort le chanteur de sa torpeur, par une sonorité à la The Smiths. « Ain’t Gonna Be No Rain » est sublime par son côté gospel soul au refrain. Attention, la chanson qui arrive est très lourde de sentiment. « Only Us » est triste, intime, profonde, avec ce cri qui se languit au loin. Elle en a gros sur le cœur. Ce morceau est, sans doute, un hommage à sa femme morte par overdose, il y a deux ans. Elle s’appelait Peaches Geldof, fille de Bob Geldof.
On l’a compris Bloom Forever de Thomas Cohen est chargé d’émotions. Un album personnel de l’artiste, déchiré par cet événement tragique. Quoi de mieux que l’exprimer en musique ? Un art qui se caractérise comme un libérateur d’émotions.
Thomas Monot
Bonus lien :
Honeymoon
Bloom Forever