Pourquoi faire tout ce truc, écrire des articles, les poster, aller interviewer des tas de gens dans tout Paris ?

La réponse m’apparaît, lumineuse et émouvante, alors que je me retrouve, rue Frochot à 19h00, en terrasse, à boire des coups et parler comme à un ami de 40 ans avec Graham McPherson aka Suggs, le chanteur de Madness. Notez qu’on est nés la même année : 1961 !

Devant/ dans l’hôtel Pigalle, Mike Barson (son pianiste en or) et lui enchaînent les interviews et je suis le dernier, avant qu’ils ne filent mettre du fun chez Radio Nova.

Car oui, ils ont une pêche d’enfer les deux britanniques, membres d’un groupe puissamment symbolique de leur nation.

Suggs boit des Ricard et fume des Gitanes, nous trinquons et je lui soumets des petits papiers pliés en quatre à tirer au hasard avec des mots qui le font réagir (et rigoler).

Il me redit leur amour de la France, un pays qui a compris dès le premier single tout ce que Madness amenait d’un coup : la musique, la fête, l’élégance et un style populaire au sens fort. Pas « populiste », insiste-t-il car les nutty boys sont des types venus d’en bas et ils s’adressent à tout le monde. Suggs se rappelle aussi que leur premier album s’était même vendu chez nous plus qu’en Angleterre. Et l’histoire, la symbolique de « 2 Tone », black and white, on avait ben compris aussi le message !

On se marre bien d’être à Pigalle, ex quartier chaud, car c’est le thème de la chanson Mr Apples dont les – eyes sparkle in the red light glow-, le libidineux qui s’encoquine ! Ici au moins c’est clair, ces histoires de q… me dit-il ! (Voir le clip et écoutez les paroles)

Ils viendront jouer en live d’ici quelques mois, mais pas question de faire une tournée marathon : quelques dates bien faites, that’s enough. Il a vu les Psychedelic Furs récemment embringués dans une tournée géante et à bout de souffle ; très peu pour les Madness…

Et le Brexit ? F**** crétins évidemment, mais nous sommes bien d’accord : entre nous ce n’est pas possible, on est amis à vie et rien ne pourra nous emmerder.

Leur nouvel album est magnifique (You Can’t Touch Us Now) et il en est fier, car les Madness sont conscients que leur style est unique et reconnaissable entre mille. Jool Hollands déclare reconnaître le piano de Mr Barso les yeux fermés. Eux qui ont commencé à tourner avec deux Morris Minor (break) sont des légendes vivantes. Populaires, on vous dit !

Forever ? Le mot est tiré au sort… il devient un peu grave mais répond yes ; Devenir vieux ? Et alors, il aime ça, cela permet de voir tout clairement désormais, de mesurer la joie et le privilège de jouer de la musique, d’apprécier chaque moment, de jouir du privilège de faire ce métier.

Being alive !

A la fin de notre discussion, Mike vient nous rejoindre, vêtu d’une splendide chemise pleine d’avions de la RAF et nous devisons gaiement encore sur le trottoir. Il fait doux, ils sont relax.

Je leur offre une bouteille de Gevrey-Chambertin pour les remercier (un peu) de tout ce qu’ils m’ont apporté et je pense qu’ils sont assez contents.

Allez, hop, ils doivent filer.

Fier d’avoir parlé à ces grands messieurs, je rentre chez moi en sifflotant House of Fun, heureux comme un type qui découvrait One Step Beyond en 1979.

You Can’t Touch Us Now est le titre de leur album : c’est exactement ça, chers amis, plus rien ne pourra toucher ce que l’on a accumulé, vécu, senti, dansé, chanté avec Madness.

Inoxydable.

Jérôme « Rise and no Fall » V.

PS : merci encore à Charles, H.I.M. Média pour cette rencontre !

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