The districts

Bistrot La Fourmi, Paris, en face du Divan du Monde

Braden Lawrence le batteur et Rob Grote, chanteur guitariste, sont les deux membres d’un groupe d’indie rock de Pennsylvanie, The Districts. Ils ont marqué le début de l’année 2015 par la sortie de leur album A Flourish and A Spoil. Songazine avait réalisé une présentation sur notre ancien blog. Il était temps de les rencontrer et discuter musique.

« We’re The Districts. We write honest music and are passionate about doing so.” Cette phrase orne leur site web. Elle résume ce qu’ils veulent être : « Elle est notre leitmotiv dans notre quotidien. Nous voulons ressembler à un groupe de rock sans vouloir être le plus cool au monde, le plus déjanté ni celui qui fait le gros riff de tous les temps. Non, ce n’est pas nous, nous voulons juste composer avec simplicité, passion et comme l’explique la phrase avec honnêteté ».

Lititz est une petite bourgade des Etats-Unis situé à l’est de Philadelphie. Elle compte dans les environs des 10 000 âmes. Elle ne s’est pas imaginée qu’en 2009, Rob, Braden, Connor, et Mark Larson (premier guitariste remplacé en 2014 par Pat Cassidy) vont créer un groupe de rock : « C’est une ville campagnarde typique des USA avec ses deux grandes artères qui coupent la ville du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est », décrit Rob, « Franchement rien ne se passe et je t’avoue au niveau scène musicale, c’est un peu la mort. Ce n’était pas facile pour un groupe de musique comme nous de pouvoir s’épanouir ». Dans les prémices de la formation,  ils jouèrent dans la cafétéria de leur lycée. Un scénario qu’on peut trouver souvent dans tout rock band. Pour autant, ils restent toujours surpris de cette évolution de la cantine à… des tournées européennes, Braden : «  C’est vrai qu’à l’époque on ne s’imaginait pas être là à te parler aujourd’hui. C’est vraiment cool pour nous de se dire qu’on était, il y a trois jours, à Londres ;  avant cela on était en tournée chez nous. Ça nous donne une sensation bizarre de traverser l’Atlantique et de jouer en Europe. On est étonnés que notre musique soit entendue au-delà de notre ville natale».

La première pierre a été posée en 2012 avec Telephone, leur album DIY. Il existe deux écoles autour de cette œuvre. Certains pensent que c’est leur première et d’autres insinuent que non, pour eux c’est A Flourish And A Spoil. Le chanteur explique  : «C’est une situation assez étrange. Pour nous c’est notre deuxième album en tant que The Districts. Je pense que les personnes  considèrent le premier comme un essai car nous l’avons créé nous même. Il est à l’ombre du second. L’autre a été produit chez un label, ils le considèrent plus comme une véritable œuvre ».  Dans Telephone, on y découvre une pépite de blues-rock : Funeral Beds.

The Districts

Do It Yourself à l’état brut

La vidéo de ce morceau a permis au groupe d’être vu et entendu : « Ce clip a joué un rôle mais tout ne s’est pas concrétisé que sur Internet. On ne veut pas être dans cette étiquette : « Internet band ». Pour nous, je pense que le principal élément de notre réussite est notre travail de tous les jours en tant que musiciens. Ce sont nos nombreux concerts et les gens autours de nous». Ils nous racontent sur l’histoire de la chanson : « Elle a été créée rapidement. Elle n’est pas triste comme le titre le peut l’indiquer. On n’est pas Radiohead. Au contraire cette montée signifie une course vers ce que tu aimes le plus au monde. C’était vraiment une surprise, mec, qu’elle soit aussi connue que l’album». A ce moment précis, le label Fat Possum les accueille.

Cette fois-ci, ils trouvent un producteur, John Congleton. Cet homme de musique, venu du Texas est connu pour avoir produit de nombreux groupes comme : The Black Angels, Cold War Kids, The Walkmen. Il les amène dans un studio en plein milieu d’une forêt entourée de dindons sauvages (véridique). Le Seedy Underbelly Studio dans le Minnesota, plus connu sous le nom de Pachyderm Recording Studio.

The Districts

Un petit chemin qui sent bon le rock

Ils éclatent de rire, Braden se remémore : «C’est sûr que quand tu enregistre en plein milieu de la nature, tu t’attends vraiment à être entouré d’animaux sauvages dont des dindons. Quand nous étions en train de jouer, nous pouvions voir, à travers la fenêtre, ces magnifiques créatures. Heureusement pour nous aucun de nous a été dérangé ni blessé ».Ils reviennent plus sérieusement sur le sujet : « Nous avions passé dix jours merveilleux ensemble à jouer, même si on a eu des galères au début.* Etre coupé du monde est vraiment agréable et nous permet de nous concentrer sur notre musique. »

Dans cet excellent album, deux titres interpellent par leur originalité, Sing a Song et 6 AM. Pour le premier : « C’est une chanson qui dénonce celles qui sont plates de sentiment, précisément les chansons d’amour ou mélancoliques un peu niaises. Je dis dans les paroles si tu veux vraiment partager tes sentiments, il n’y pas que chanter, mais il y aussi les actions comme le fait de pleurer». Le second «C’est un morceau de l’éveil qui correspond à nos petites habitudes matinales. On peut dire qu’elle est faite pour le petit-déjeuner. Elle appartient à ceux qui se lèvent tôt. Après je pense qu’à 6 heures du mat’, je dors». Il existe d’autres perles musicales: 4th and Roebling, Bold et Young Blood.

Tout comme Jack White sur les toits du château de Fontainebleau, la bande à Rob est passée par la Blogothèque. Une chaîne Youtube proposant des vidéos de concerts improvisés dans la rue. « C’était notre première venue en France et sur Paris. C’était vraiment chouette de jouer dehors. Le plus dur pour nous était les balances et tout ce qui touchait la mise au point mais c’était vraiment génial. C’était comme une balade mais vue sous l’angle de la musique» explique le batteur, Rob se souvient : « Tu ne le vois peut-être pas, mais putain qu’est-ce qu’on était fatigués, car nous avons tourné le matin tôt et nous avions roulé de nuit. On revenait d’un concert. Après, c’était une véritable expérience formidable ! »

On se quitte en très bons termes en cette fin d’après-midi.  Pour autant, nous ne savions pas à cette heure là ce qui se passerait dans la nuit du vendredi 13 novembre…

Thomas Monot

*l’anedocte : La compagnie aérienne qui les a emmenés sur place, avait égaré leurs guitares. Le taxi qui devait les amener au studio, s’est retrouvé perdu sur la route la nuit. Par chance, ils arrivèrent à bon port et récupérèrent leurs instruments à l’hôtel.

Playlist The Districts

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