Mystery Jets

Dans un café entre le Théâtre des Etoiles et le New Morning…

Jack Flanagan (basse), Blaine Harrisson (chanteur, clavier, guitare) sont tous les deux membres du groupe anglais Mystery Jets. Ils font l’actualité de cette semaine, puisqu’ils sortent leur nouvel album Curve of the Earth, vendredi. Songazine les a rencontrés et ils nous en racontent un peu plus sur leur dernier opus aux sonorités floydiennes.

Mystery Jets-cover

Courtesy by NASA

Happy Birthday Mystery Jets ! 2016 est leur dixième année d’existence. L’album tombe lors de cet anniversaire. Jack, arrivé en 2014 dans le groupe, explique cette longévité : « Même si je suis un petit nouveau, je pense que notre force vient du fait que nous ne sommes pas un band corrompu par l’appât du gain. Tu regardes autour de toi, certains sont tombés dedans et ont échoué.
Autre ingrédient, nous sommes une véritable famille soudée. Malgré les départs, les arrivées, nous restons unis ». Blaine rajoute : «  Je suis d’accord, nous sommes des potes et une famille. Je pense que la devise du groupe est : No rules and go after your dreams ! »

Télomere

Télomère, n.m. extrémité d’un chromosome (Larousse)

« Il est notre ADN », commente le chanteur sur l’album, «dans nos précédentes productions, nous avions cherché à nous renouveler, à chercher des sons provenant des eighties, de la musique américaine ». Il développe l’idée d’un retour aux sources : « Après dix ans de carrière, il est important de revenir à nos origines. » Il prononce une métaphore et mime l’action : « L’œuvre est une paire de jumelles et tu regardes par-delà ton épaule, le passé. Tu as besoin de regarder d’où tu viens. » Puis Blaine revient sur l’idée d’ADN, « il est notre code génétique, notre identité musicale, comme les paroles de Telomere. » Enfin, il finit sur les futures critiques : « Certains vont te dire que c’est un album dépressif. Ça peut l’être. Pourtant, ce n’est pas un sous-genre de scarification.
Au contraire, il te projette dans l’espace, le nôtre. »

Curve of the Earth a été enregistré dans une ancienne manufacture de boutons dans les quartiers est de Londres. « C’est notre premier album autoproduit » s’exclame Jack.  Blaine, quant à lui, s’est isolé pour mieux écrire : « Après deux semaines de répétitions dans cette usine, il fallait que je m’écarte du groupe pour mieux me concentrer sur les paroles. Je me suis mis dans un vieux « chalet » près de l’estuaire de la Tamise. Un endroit sinistre où il pleut en abondance et même l’été est grisâtre.  Loin de Londres et de ses artifices, cela m’a permis de vraiment me focaliser sur l’écriture. » Il nous donne une définition de ce qu’est un bon songwriter : « Il doit créer une connexion entre le groupe et le public, partager ses émotions, ses expériences et sa mélodie. Il ne doit pas juste faire danser les gens. »

Les adorateurs de Pink Floyd

Eel Pie Island est le lieu d’origine des Mystery Jets. Une île située sur la Tamise dans les alentours de Twickenham. Elle a été le repère de nombreux groupes anglais des années 60-70, tel que les Who, Rolling Stones, Yardbirds, Hawkwind.  Blaine nous donne une description : «  C’était le temps où la musique anglaise était contrastée. De nombreux centres créateurs de musique étaient à Londres, comme Camden. Je trouve, d’ailleurs, que ce quartier ressemble à Montmartre, avec ses clubs. Notre île natale était différente car elle accueillait les groupes qui voulaient fuir le centre-ville de Londres et son industrie musicale. C’était un haut-lieu de création « libre », peut-être un peu hippie, ». Il continue sur l’influence : «  Nous avons grandi dans cette culture des sixties, imprégnés de psychédélisme barré. Nous créons notre art et on ne veut surtout pas jouer de la pop merdique et commerciale. »

Dans Curve of the Earth on retrouve un côté Pink Floyd au niveau de la mélodie. Particulièrement dans 1985 et Blood Red Balloon. Par un heureux  hasard, ils en sont fans, de la bande à Syd Barret, Jack : « Grave, nous sommes de grands admirateurs du groupe. Nous avons grandi avec leurs sons. C’est normal que tu trouves une similaire sonorité. C’est de là qu’on vient. Nous voulions nous rapprocher des seventies qu’on chérit. Puis c’est la musique de nos parents du coup, nous en avons été bercés.» Blaine continue : «  Ils ont joué un rôle dans nos inspirations. Si on devait choisir nos favoris, ça serait un brassage de plusieurs morceaux de leurs albums, quelques-uns du Dark Side of The Moon, un peu du Meddle, et saupoudrez de The Piper At The Gates of Dawn. »

Adrian Belew

Adrian Belew himself

Adrian Belew, ce nom ne vous est peut-être pas familier à moins que vous soyez un inconditionnel de Frank Zappa, Talking Heads et même David Bowie. Ce fabuleux guitariste américain possède un autre fait d’arme : « King Crimson, nous adorons sa période où il reforme le groupe aux côtés de Robert Fripp. Ce gars-là est un génie de la gratte. »

Dans cet article pas de dernier mot mais juste une anecdote de fin.

Avant de partir vaquer à ses occupations, Blaine donne une confidence : « J’ai un secret… », il soulève son col roulé et montre un T-shirt Dark Side of The Moon avec les têtes de David Gilmour et Roger Waters, « Je l’ai acheté en Australie pour cinq dollars, ça te prouve bien que ce sont nos idoles… »

Thomas Monot

Bonus lien :

Telomere

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