Cet article est le numéro 6 sur 8 du dossier Dossier Steven Wilson

 

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Hand. Cannot. Erase.

S’il y a une chose à comprendre du 4ème album de Steven Wilson au-delà d’une vision du monde, c’est la question de la liberté artistique. Ça paraît totalement évident dit comme ça, mais je pense qu’il est parfois bon de le rappeler.

Un artiste est un être libre. Il n’appartient à personne. Il n’est pas, et ne doit pas être l’esclave de ce que son public, parfois trop possessif, ou trop confortablement installé dans ses habitudes, veut entendre.

Dans Hand. Cannot. Erase. Steven Wilson prouve qu’il est encore et toujours cet être libre, qui a besoin d’expérimenter, de prendre d’autres chemins, de ne pas se reposer sur des lauriers justement acquis.

Il y a une vraie logique conceptuelle dans ce nouvel opus. Wilson ne parle plus de ce monde de fantômes à la Poe, de cette esthétique Victorienne qui parcourt The Raven. Il s’éloigne des classiques prog des années 70 parce qu’il s’intéresse à notre époque, et sa musique suit logiquement cette idée de modernité. On retrouve cependant l’atmosphère propre à Steven Wilson reconnaissable entre toute : claire-obscure, à la fois inspirante et inquiétante, mais cette fois résolument moderne et variée.

Tout en gardant des structures progressives, il a donc travaillé des sonorités proches de la pop ou de l’électro. La grande nouveauté c’est bien sûr le chant féminin, qu’il n’avait jamais utilisé jusqu’à présent, mais également la chorale d’enfants.

L’album oscille avec grâce entre des plages à la mélancolie éthérée comme “Routine”, des morceaux inspirants à l’apparente légèreté comme “Perfect Life” ou l’ouverture “First Regret” et des pièces magistrales à la puissance toute Wilsonnienne, parcoures par les solos de Govan, notamment “Home Invasion” et “Ancestral“. Le chef d’œuvre de l’album, “Ancestral“, est une pièce absolument sublime de plus de 13 minutes sur laquelle le chant de Wilson n’a jamais été aussi émouvant.

Avec Hand. Cannot. Erase. Steven Wilson offre encore une fois un très grand album à l’équilibre parfait. Équilibre entre toutes ses influences, équilibre entre la profondeur du concept et la grandeur de la musique. Équilibre entre constat brutal du monde d’aujourd’hui et espoir démesuré d’autre chose.

 

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