Sister of Mercy

2015 démarre et je voudrais commencer par (re)mettre à l’honneur un des groupes dont le son restera dans mon oreille 4ever.

Connaissez-vous les Sisters of Mercy ? Si oui, vous soupirez d’aise et hochez la tête d’un air grave. Si non, vous avez une chance immense, car vous pouvez découvrir hic et nunc des chansons que vous mettrez ensuite dans le recoin de votre tête, au rayon joyaux noirs, sortilèges et merveilles ensorcelées. Des guitares lancinantes et cristallines, une basse avançant avec solennité et des mélodies qui vous attrapent par la gorge sont combinées à une voix grave, puissante, émouvante, sur fond d’une boîte à rythmes martiale (appelée par le groupe « Doktor Avalanche »). C’est beau, foncé comme le charbon, enveloppant comme une soirée sans lune dans les Carpathes, urgent comme la dernière nuit d’un condamné à mort. D’accord, vous avez raison, on a surqualifié ce groupe de « gothique », mais so what, croyez-moi simples mortels, cette étiquette est décollée depuis longtemps de leur cercueil. Quand le Commandeur vous saisit la main et vous emmène avec lui vers les profondeurs des Enfers, lui demandez-vous si son Pass Navigo est valide ? Ici, nous parlons d’une musique qui franchit tous les jours les rives du Styx ! Mieux, elle passe en boucle sur l’autoradio ensorcelé du pilote de cette barque funeste, vous aidant à comprendre ce qui vous attend sur l’autre bord. Ha ha ha ha ! (rire infernal avec écho « large hall »).

Extrait sec : trois albums, quelques singles mais avant tout un son unique et distinctif. Le charismatique Andrew Eldritch a fait évoluer le groupe mais une identité obscure et âcre a toujours subsisté.

Bonus : la logotypie et les couleurs employées pour les pochettes d’albums, les affiches ou les T-shirts sont d’un bon goût avéré : une bichromie à base de noir et de sobriété fondamentale. Voilà qui, à l’instar d’un Joy Division chez Factory permet au mystère et à la légende de croître dans nos âmes ô combien photosensibles en plus d’être réactive aux sons ! Plongez-vous sans attendre dans leur discographie sombre comme un abysse, qui élèvera votre âme tremblante et vous aidera à valider votre billet d’entrée (déjà pré-imprimé comme chacun sait) pour surfer sur l’Achéron.

Les Sisters of Mercy m’ont fait vibrer plus qu’à mon tour. J’ai aimé Alice et Marian, muses à jamais immortelles. Dansé sur This Corrosion, Vision thing et surtout Temple of Love. Avec More j’ai couru des footings sans flancher. Peut être partirai-je vers l’infini et au-delà, en écoutant Walk Away ?

Merci, Sisters, car la beauté noire de vos œuvres éclaire nos jours sans soleil et nos nuits sans sommeil.

Love, velvet and silk.

Jérôme « no time to cry » V.

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