Cet article est le numéro 2 sur 4 du dossier Galerie Stardust

Alexandre Stanisavljevic a aujourd’hui 57 ans, il est marié, a des enfants et vit son rêve de gosse. Depuis une dizaine d’années il est disquaire, galeriste et organisateur d’évènement, l’exact opposé de son métier auparavant. 

Alexandre StanisavljevicIl commence dans le textile en 1980, plus exactement le jean pour la marque Chipie. D’abord commercial, il s’occupe par la suite de l’export, malheureusement, le textile en France fait faillite. Alexandre travaille pendant 17 ans dans cette entreprise. Mais les aléas de la vie font qu’il va être amené à se poser les bonnes questions. « Partir dans l’optique où j’avais un savoir-faire qui était reconnu, un réseau, des connexions, une certaine compétence avérée. Ou alors, est-ce que je faisais ce que je rêvais de faire depuis que j’étais gamin, c’est-à-dire travailler dans la musique ».

Comme vous vous en doutez, il choisit son rêve d’enfant. Un rêve qui a commencé à 12 ans et qu’il n’avait jamais lâché, simplement mis de côté « parce qu’il fallait être responsable, adulte, un crédit à payer, des enfants à élever etc ».

Une rencontre qui va tout changer

Le voilà donc parti à acheter des disques, dont à cette époque-là tout le monde se séparent de ces vinyles pour acheter des CD’s. Ce qui lui permet d’accumuler un stock relativement important. Une chose en emmenant une autre, Alexandre rencontre par hasard sur une brocante, un homme qui veut lui vendre des disques, qui se trouve être un photographe, Roger Kasparian. Un pied dans la photographie rock, un début de réseau, et c’est une nouvelle rencontre, celle de son alter égaux à Londres, Guy White. 
Alexandre montre le travail de Roger Kasparian à Guy White qui est impressionné par les photos et ils montent leur première exposition à Londres. Au même moment, Guy White fait une exposition sur David Bowie, ou il découvre des photos magnifiques de Masayoshi Sukita, l’un des plus grands photographes de l’univers de David Bowie.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’Alexandre découvre David Bowie sur un concours de mauvaise circonstance. En 1974, alors qu’il va fêter ses 12 ans, sa mère lui demande ce qu’il souhaite pour son anniversaire, ce à quoi il répond un disque de David Essex. « Et entre chez nous et le Monoprix de Saint-Denis, elle se rappelle vaguement qu’il y a un David dans l’histoire. Elle revient à la maison avec une pochette d’un gars avec les cheveux orange dressés sur la tête, une nana qui pose tendrement la tête sur son épaule. Il se trouve que c’est l’album de David Bowie, Pin’up’s que je ne voulais absolument pas ». Lorsqu’il met le disque sur la platine, David Bowie change sa vie. Il prend le balai de sa mère et se met à la jouer rock’n roll.

L’histoire entre Roger Kasparian et Alexandre finie plus ou moins en « note bilan », ce qui l’oblige à repenser à ce qu’il voulait faire. Celui qui voulait devenir agent de photographe au départ, tient aujourd’hui la galerie Stardust au Pré-Saint-Gervais, entouré de disques et d’oeuvres d’art.

 

Chloé Song

 

Dans le dossier :La photographie comme moyen d’expression >>
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