Je l’ai très souvent évoqué : un média qui est (un peu) visible reçoit un torrent de sollicitations et il est gargantuesque le choix quotidien. Une offre infinie ou presque.

D’un côté les hit-parades, le marketing en plastique et les tubes martelés par des boucles de passage programmées, cette musique labellisée comme un pack de soda en promo et indiquée « urbaine » (parce que les Ramones ils habitaient dans une ferme bio et New Order dans un canyon isolé ?) et l’autotune formaté qui nous déversent un Niagara artificiel de vulgarité et de prémâché, prédigéré avec la chorégraphie intégrée et clips vulgaires en additifs visuels.

De l’autre côté du Mur des myriades d’indés, de dingues, de creuseurs de niches (parfois pas bien éclairées, les niches), des labels et d’autoproductions, des genres et des sous-genres. Le meilleur y côtoie le pire, soyons honnêtes, mais Songazine préfère plonger dans cet océan-là, vivant et bizarre que de cirer les bottes en faux-cuir du tout-venant.

Sans oublier la tentation facile, telle une professionnelle en bas résilles devant un prisonnier qui sort juste de 20 ans de mitard du « tout le monde en parle, donc j’en parle et pis hop copier-coller du presskit. »

Reposant, consensuel, comme les bouquins de gare, la première chaîne, le football-pognon et les fast-foods polychromes avec leur menu qui fait roter.

Alors de quoi vais-je vous parler ? De fait, ce n’est pas une garantie de qualité, genre le guitariste indie élevé en plein air et sans OGM, ou ce punk band sans concessions qui marquera l’histoire de la résilience politique.

Nenni : simplement des coups de cœur dont je suis quasiment certain que vous ne les entendrez pas dans les allées d’un hypermarché en fond sonore ou repris par des candidats siliconés d’un télé-crochet avec des stars rémunérées mais en perte de vitesse qui feignent l’étonnement dans un gros fauteuil qui tourne.

NB : ceci dit, je ne fais pas mes courses en hypermarché et je n’ai jamais regardé plus que le teaser d’un télé-crochet (et encore c’est parce que la zapette était coincée sous un coussin…)

C’est parti.

Tradition

Le premier qui murmure « le rock est mort » reçoit un coup de pied dans l’œil de la part de Robert Jon And The Wreck ; Robert Jon, il a une barbe, plein de chapeaux et des boots pointues à mon avis qui doivent faire mal, comme son album Shine a Light On Me Brother. Bim, c’est du traditionnel avec des amplis à lampes, des choristes, de la sueur, des bouts de l’Amé-risque qu’on aime nous les frenchies. Ils chantent Chicago, l’amour, le désert, les regrets et les joies.

C’est puissant, ça fait du bien et il faut écouter fort. Du « Southern Rock » à tempo variable et à chaleur humaine invariable.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Admiration

Side-Line magazine ce sont des belges (déjà, rien que pour ça, je les aime).

Ils vous proposent sur Bandcamp une compilation de 44 (quarante-quatre !) morceaux post-punk de groupes du monde entier. Ils ont reçu 1564 candidatures et ont fini par nous offrir cette sélection magnifique.

Post-Punk Genesis c’est énorme.

Prix ? Comme vous voulez, c’est un vrai cadeau.

Il faut plusieurs jours pour digérer tout ça, choisir des préférés et se faire une ch’tite playlist « best of ».

Sans oublier leurs autres compilations « Face The Beat » = des trésors indus, cold, EBM, goth à foison.

Belgium : 1000 points !

Vaporisation

Une coréenne pleine de peps : Park Hye Jin.

Elle est urbaine, jeune, moderne, elle chante en coréen et en anglais. Rythmes technos pour pécho, petites mélodies répétées, label culte Ninja Tune.

Allez, on chante et on danse nous clame cette artiste, championne des vignettes punchy et très courtes. Album « Before I Die », elle a raison, soyons Carpe Diem avant que d’autres tours jumelles ne nous tombent sur le crâne.

Plus amusante que Billie E. ça c’est certain !

Répétition

C’est la 3 ème fois que je vous parle de GUSTAF.

Ils sont vraiment « barrés », je me dit que c’est cool de les soutenir. Voir le clip de Motions. Ils m’écrivent ceci …  « J’ai découvert que si vous vous promenez dans New York sans écouteurs, les rues sont étonnamment silencieuses. C’est nous qui ajoutons la cacophonie de nos bandes sonores personnelles. » Ah bon ?

En tout cas si vous les entendez un jour en arpentant les allées au néon de Carrefour, Z.I. de La Motte en Essonne, appelez-moi : champagne !

Confirmation

Abonné à Tsugi, magazine pertinent et solide, je jette toujours un œil attentif à leur sélection d’albums et je vois avec plaisir qu’ils encensent l’album Couleur Chaos, du très admirable Yan Wagner.

(NB : Et oui, tiens ils parlent aussi de notre petite coréenne technoïde précédemment citée, pas de hasard, on a des contacts communs…)

Lisez la presse musicale, bigre !

Conclusion

Sortir des sentiers battus, cela fait du bien, c’est assuré.

Moins de monde, plus d’air, plus de choix, moins de plastique et de silicone.

Il paraît aussi que se bouger les neurones et rester curieux fait vivre longtemps.

Oh !! Aujourd’hui nous sommes le 11 septembre et je me souviens très bien où j’étais il y a 20 ans pile.

Et vous ?

Jérôme  «mémorisation » V. 

 

Share