La Maison Tellier @ Paul B

Alors ? Ce concert de La Maison Tellier à Paul B (Massy, 91) en ce jour de printemps et 36 heures avant la sortie de l’album Primitifs Modernes (album alternant des morceaux rock et blues-rock avec des ballades folk, et dont nous vous avons déjà parlé ici), ça donne quoi ? Ça donne la fleur de cerisier sur le gâteau, et même le gâteau et la fleur de cerisier, l’assurance de finir heureux cette journée internationale du bonheur.

Après une très bonne première partie assurée par NiLem (dont nous vous reparlerons), le poste de télévision à tube cathodique s’allume sur scène, les astronautes s’échangent des instructions, et Alexandre, Alphonse, Leopold et Raoul montent sur scène, suivis rapidement d’Helmut qui arrive sous une ovation. Ils commencent le set par Fin de race, nouveau morceau qui est adopté immédiatement à en croire les cris et sifflements enjoués et les applaudissements sincères du public. Ce sera le même constat à la fin de chaque titre, les cris, sifflements et applaudissements redoublant d’intensité. « Ça va, on a bossé, on ne se moque pas de vous » déclare Helmut. On s’en était rendu compte !

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Sur scène, ils portent tous la même veste, évoquant la combinaison des astronautes, qu’ils ôteront plus ou moins rapidement suivant leur tolérance à la chaleur dégagée par le public couplée à celle dégagée par l’intensité de l’énergie mise à jouer les morceaux. Leopold et Alexandre sont les derniers à la faire tomber. D’ailleurs, pour cette nouvelle tournée, ils ont instauré une sorte de pari à celui qui l’enlèvera en dernier. Alexandre cède entre Prima Notte et Je parle d’un pays, chanson qui relate justement une journée de forte chaleur. Leopold la retire finalement sous les applaudissements du public entre le dixième et onzième titre, et se fait taquiner à cette occasion par Helmut qui lance « 25 ans à jouer de la trompette 6 heures par jour, et il n’est applaudi que lorsqu’il enlève sa veste ! ».
Nous sommes à ce moment là entre Les Beaux Quartiers – qui bénéficie d’une très longue intro débutant par une ligne de basse puissante, suivie d’une joute physique entre la guitare et la trompette, et dont les paroles sont ensuite déclamées de façon parlée par Helmut – et une version dépouillée d’Exposition Universelle en trio avec Raoul et Leopold. Le public s’improvise comme chorale à la fin du morceau en reprenant la mélodie. Helmut trouve cela très beau et enchaîne sur « Désenchantée » (une reprise de Mylène Farmer) pour nous donner une nouvelle occasion de chanter.

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Suit alors la chanson Primitifs Modernes qui donne son titre à l’opus de 2019. Puis vient Sur un volcan agrémenté d’un bourdon supplémentaire par rapport à la version de l’album Beauté pour tous, ce qui renforce la puissance et l’entêtement créé par ce morceau. Le public frappe dans ses mains, ceux qui étaient assis, ne résistent plus et se lèvent, certains descendent même dans la fosse, Helmut dit qu’ils veulent transformer Paul B en boîte de nuit. C’est réussi ! Dans son élan, le public reprend spontanément les paroles sans que le groupe ne les invite à le faire. Helmut se félicite : « c’est là qu’on se rend compte qu’on a réussi, vous êtes devenus autonomes ». Effectivement, on est en présence d’un public très bien élevé à La Maison Tellier « [qui] met la barre très haut pour les autres villes ».
Helmut propose de finir sur de la disco en lançant Les Apaches.
Le groupe sort de scène et est rappelé par un public en transe. Helmut revient seul et joue une version épurée guitare-voix de Haut, bas, fragile.
Les 4 autres musiciens réentrent sur le plateau pour deux derniers morceaux, dont la ghost track Que mes chansons… (reposent en paix) de Primitifs Modernes. Helmut nous avait bien prévenus en début de concert que cela finirait mal 😉

Lors de cette première présentation sur scène du nouvel album, le courant est tout de suite passé entre le groupe qui transpire la complicité et la générosité, et le public fidèle composé de nombreux fans. Certains en sont à leur 4ème concert de La Maison Tellier à Paul B, d’autres ont déjà prévu de se rendre à au moins deux autres concerts annoncés de la tournée. Les 5 faux frères ne pouvaient pas rêver mieux comme public dans ce contexte. D’ailleurs Helmut nous lance « [on se sent] comme à la maison » dès le deuxième morceau Chinatown, puis « mazette, vous êtes des beta testeurs de qualité » à la fin du morceau suivant Amazone et « c’était un ravissement de faire ce premier concert avec vous » avant de débuter la seizième chanson.

Au total, le groupe aura joué 11 morceaux sur les 12 que compte son nouvel album Primitifs Modernes. Et comme dit Helmut « les premières fois ça peut être maladroit, mais on s’en souviendra longtemps ». Soyez rassurés, c’était parfait, ou alors, Tout est pardonné (même s’ils n’ont pas joué ce morceau) et l’on s’en souviendra effectivement longtemps.

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Charlotte Poul

Merci à Victoria Levisse, Magali Le Ny @Paul B, et Cyrille de P.

Sites des artistes : La Maison Tellier, NiLem

Lire notre article sur Primitifs Modernes

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