Cet article est le numéro 6 sur 7 du dossier OZ is burning

(La Maroquinerie, Paris, le 7 février 2020)

Difficile de savoir à quoi s’attendre avec un tel concert.

Ce tribute au musicien auteur-compositeur Rowland S.Howard (membre fondateur de Birthday Party avec Nick Cave décédé il y a une dizaine d’années !) avec divers collaborateurs et invités prestigieux pouvait paraître casse-gueule, bien que super alléchant.

Le set a commencé de manière un peu poussive et inégale selon moi avec uniquement des titres de la période de son projet These Immortal Souls. Mais à partir de « Hyper Space », le concert n’a cessé de monter en puissance avec des moments de grâce.

Mona Soyoc est apparue pour deux titres faisant montre d’une aisance scénique et vocale toujours aussi mémorable…

Lydia Lunch a enchaîné « Endless Fall » issu du fabuleux Shotgun Wedding, « Still Burning » du non moins indispensable Honeymoon In Red puis la fameuse reprise de Lee Hazlewood « Some Velvet Morning » en duo avec Bobby Gillespie (elle est bonne la weed, Bobby?), le tout avec une émotion non feinte et une pointe d’humour ( annoncé par Lydia, le leader de Primal Scream mettra quelques minutes à se décider à arriver sur scène faisant dire à Lydia : « he has always been late to come », jeu de mot salace que seuls les anglicistes comprendront).

Puis Johnnie Standish de HTRK fait son apparition pour la meilleure version qui soit de « Shivers », titre composé à l’âge de 16 ans par Rowland…

Après un petit intermède de 10/15 mn, le show reprend de plus belle avec Miss Standish pour l’immense « A Girl called Jonnie », chanson justement inspirée par l’Australienne. Cette deuxième partie de show consacrée cette fois aux deux incroyables albums solo de Rowland se voit augmentée d’une toute jeune violoniste de 19 ans (un apport plus qu’appréciable), tandis que l’ex-Bad Seed Mick Harvey remplace Chris Hughes (membre entre autres de Hugo Race & The True Spirit) à la batterie.

Genevieve McGuckin, autre ancienne compagne de Rowland et collaboratrice de presque tous les projets musicaux de Rowland lâchera ses synthés au profit de la guitare sur un morceau tandis que Conrad Standish de The Devastations et Harry Howard (frangin de Rowland, qui lui ressemble comme deux fils de fer) officient tour à tour à la basse ou au chant…

Des très grands moments de ce concert de 2H30, on retiendra notamment la performance d’Harry sur le sublime « Sleep Alone » en rappel, du reste.

Mais le musicien qui marquera le plus les esprits ce soir-là demeure sans doute JP Shilo, qui malgré une terrible lombalgie, aura occupé le poste de guitariste reproduisant à la perfection le style pourtant inimitable du regretté musicien à l’âme immortelle de Birthday Party.

Rien que son interprétation vocale et électrique sur « Pop Crimes » me donne encore des frissons, rien que d’y penser.

Yannick Blay

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