La musique et ses rencontres, on pourrait écrire des articles à foison tant il y aurait des choses intéressantes à dire sur les deux hémisphères qui se rencontrent le temps d un album ou d’une discographie.

Shall We Fall ne déroge pas à la règle.

Ce duo Aline et Nicolas nous dévoile en 8 morceaux hyper produits et fouillés leur vision de Nadja le chef d’œuvre d’André Breton.
Aline la poétesse, aussi chanteuse dans le groupe Përl rencontre avec synthés et machines Nicolas le guitariste du groupe Helioss du black métal, pour 50 minutes de déroutes sonores, mais rassurez vous c’est plus beau que triste.

Nadja donc, titre de cet album  raconte en 8 titres le coup de foudre entre  Leona Delcourt alias Nadja, muse de quelques jours, rencontrée par le surréaliste André Breton, et qui finira par se faire interner pour folie, va marquer au fer rouge l’auteur,et en faire un livre en tout point surréaliste.

C’est un livre chanté plus qu’enchanté, puisqu’il y est question de la passion, qui rappelons le au passage n’est en rien une chose positive, la passion est de la souffrance.
Tâche ardue que de mettre en musique cet ouvrage surréaliste, et pourtant le talent de ce duo nous livre un album de 8 titres qu’il faut absolument écouter tant le détail est poussé dans toutes les notes de musique.

Dark pop, Dark trip hop ou Dark Ambient prog, c’est assez troublant ce mélange des genres….

Dans l’esprit,la construction de l univers poétique de la chanteuse Aline avec la rencontre instrumentale de Nicolas, Black Metalleux est totalement à sa place ,  nous ramenant sans cesse dans un Bjork ou un Massive Attack volontiers triste mais beau.

Le tour de force est donc d’avoir pu gardé la rigueur du Métal, pour la transporter dans cet univers plus pop.

Shall we fall explore

Alors oui, c’est indéniablement un travail titanesque que ces 8 morceaux avec chacun leurs univers respectifs, colossal, monumental sont les adjectifs qui nous viennent à l’esprit tant le soucis du détail dans les voix, dans les instruments est là.. on ressort de l’écoute avec cette certitude qu’on ne tient pas entre les mains un album  fait sur un logiciel de MAO en 20 minutes.

C’est quasi trois ans de boulot et ça se sent.

A la frontière du rock progressif, du Jazz et du trip hop, Shall We Fall explore l’œuvre surréaliste pour traduire la passion entre les deux êtres  comme un généreux trip sous acide mais complètement maîtrisé par des musiciens en pleine possession de leurs talents

Alors oui on sent les influences Métal, avec cette prise de risque sonore, mais c’est surtout vers l’ambient que se dirige cet album.

Alors quels sont les morceaux qui ressortent de ces 8 titres ?

Le deuxième titre Like a merry go round in the summer est un trip halluciné et hallucinant, au casque les instruments passent d’une oreille à l’autre, Pink Floyd est passé par là, Genesis ? on part loin, à expérimenter absolument.

La Sixième, Love : Wandering to delirium est la chanson qui montre tout le potentiel du groupe, justesse du chant, lyrisme, montée pop descente rock très belle chanson.

To walk or kill est aussi un monument de trouvailles musicales, tant le panel semble large et sans limite pour Shall We Fall.

On ne peut qu’applaudir cet album, fou mais terriblement maitrisé par notre duo pour mieux nous emmener dans un labyrinthe sonore peuplé d’orientalisme blues de fulgurance jazz et de cascade rock .

Déroutante Nadja fabuleux Shall We Fall

@pyofficiel

 

 

 

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