Tēo est un artiste épatant. Aux mille facettes d’un rocker repenti, se déversent les affluents textuels d’un Cyrano de Bergerac ou d’un Alain Bashung, cet auteur compositeur interprète a de la tendresse à revendre certes mais pas seulement….

Dans sa discographie, on notera un  disque de rock pour enfant, Duncan et la petite tour Eiffel hyper bien foutu, un vrai disque de rock, il compose la musique et interprète les chansons, Jérôme Attal aux paroles, et Juliette Bossé qui vient prêter sa jolie voix. Si jamais vos enfants veulent se familiariser avec de la bonne musique je ne saurais que trop vous le conseiller, chez l’excellent « Label dans la forêt »

Une fois n’est pas coutume, c’est dans la mercerie familiale, que va prendre vie, ce live sobrement appelé « Live à la Mercerie Parisienne » dépouillé de tout sauf de l’essentiel. Également disponible en clip sur YouTube, cette mercerie y prend des allures de salle de concert intimiste, au loin on distingue les mètres de tissus, les bobines de fils, qui se mêlent aux cordes d’une Gibson qui pourrait servir de machine à recoudre les émotions.

C’est du rock à fleur de peau, messieurs dames, avec une classe certaine.

On est dans le rendez-vous de l’homme et de sa guitare, des jolis textes, avec cette mélodie du fond des âmes qui vient encore se briser contre la paroi d’un cœur qu’on devine griffé et meurtri. Il se dessine les contours d’un chanteur qui fait fleurir les mots comme d’autres assènent des punchline sur un ring de rap.

Ça commence fort avec Louve, un texte qu’on devine destiné à la mère, nourricière et protectrice, très joli texte mis en guitare simplement, en son clair, assurément un titre accrocheur par sa mélodie et la ligne de voix.

Il chante bien, c’est beau, avec une douceur presque naïve, c’est chargé en émotion et ce n’est que la première chanson de cet Ep.

Les autres chansons sont puissantes dans le texte mais toujours dans la retenue, et la tendresse, pour l’interprétation. Tēo cultive ce paradoxe habilement, une délicate attention pour celui qui écoute. Par moment son univers nous envoie dans les limbes d’un Boris Vian, où la poésie se mêle à une certaine animalité, qui est ici blessée. Serait-ce donc une nouvelle définition de la virilité ?

Magnifique texte encore sur la rupture, avec Mon cœur ne repousse pas, il y chante armé de sa Gibson, au son si clair, parfaite, mélodie imparable.

Ces chansons font tout de suite penser à du Daran chanté par Souchon D’ailleurs il reprend la ballade de Jim, hommage, hommage…

On attend avec impatience le premier album de cet artiste, qui est à l’heure actuelle en préparation, ce live nous donne un aperçu plein d’appétence sur la suite.

Attention tout de même, c’est tendrement chanté mais ce n’est pas fait pour les enfants.

PY

 

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