Je l’ai écrit des dizaines de fois… saturé d’informations, de sollicitations et d’invitations, le chroniqueur s’en remet à son pif, au hasard, à une image ou un mot personnalisé de l’attachée de presse futée qui connaît ses goûts…
Dans la pile de CD qui grandit sur mon bureau en bazar (c’est pas bien !), je me rends compte que nombre d’entre eux sont encore sous cellophane (c’est pas bien du tout).
Celui de Korin F., pourquoi je l’ai écouté ?
Entre la pochette un peu laide mais comprenant une voiture américaine (j’aime les voitures américaines) et le titre foutraque « CD de voiture », je me suis dit, allons-y, écoutons ça dans ma voiture !
Résultat : la joie d’avoir découvert un truc atypique, de traviole, bizarre mais terriblement attachant sous la forme d’un EP 6 titres.
Quel est cet OVNI ? Un assemblage de chansons composées de plages électroniques bien rythmées et surtout de textes admirables d’originalité. Joie pour qui est un poil littéraire, ami de la poésie en roue libre et du nimporte nawak bien rédigé.
Oui, des textes qui vous interpellent, sur un mode mi-parlé, mi-chanté (et ce n’est pas du rap, hein, vous me connaissez !), divaguent et ondulent.
Ce CD de voiture mérite particulièrement bien son nom : il avance de A à B sans discontinuer, vous entraînant entre rêve, hallucination, fantastique. « Fumeur de hashtag dans un western industriel », voici le genre de bons mots qu’on y entend. C’est un petit feu d’artifice dans la langue de Molière, ô joie.
Les synthés partent et repartent en nappe, en vrille, et nous rappellent par instants les Stranglers ou les Doors, on file sur la route, dans la jungle, dans bien des endroits et c’est un plaisir de mettre le volume de l’autoradio à fond pour dodeliner de la tête avec les Korin F.
Ces types me semblent décalés, barrés, originaux et cette musique génère de la bonne humeur pince-sans-rire communicative.
Dans la pile des CD à écouter, en voici un de moins, mais ce fut la bonne pioche !
Big hug à ces sbires pas carrés, on a besoin de gens de traviole, plus que jamais, plus que jamais !
Jérôme « mon corps c’est leste » V.
