King Gizzard And The Lizard Wizard

La Flèche D’Or…

Dans la petite loge de l’ancienne gare de la Grande Ceinture de Paris, se trouve un Australien. Il est chanteur-guitariste et flutiste d’un groupe de garage psychédélique. Pull gris siglé du logo de la Nasa, petite moustache, cheveux blonds longs bouclés, cet homme se nomme Stu Mackenzie. Son groupe est l’antithèse du psychédélique Tame Impala. On vous présente les King Gizzard And The Lizard Wizard (KGATLW).

Stu-Mackenzie

En novembre 2015, ils sortaient Paper Mâché, Dream Balloon, un album haut en couleurs, rempli de rock psychédélique en mode baba cool. Songazine tout naturellement allait poser des questions sur cette œuvre. Mais, en effectuant les recherches, on a remarqué qu’ils allaient sortir un nouvel album le 29 avril. Nonagon Infinity. Shit ! Il faut refaire les questions. Du coup, ça sera du 50/50, sur « l’ancien et le nouveau testament ».

Paper Maché« Paper Maché est une sorte d’expérience fun que nous avons eue, juste après l’enregistrement du prochain album », commence Stu, « Pour le public il sera un énième album. Mais pour nous, il était déjà prévu avant Paper Maché ». Les King Gizzard, ont voulu le laisser en maturation pour mieux l’apprécier. « Nous l’avons jaugé sur notre tournée, pour voir un peu l’effet qu’il va avoir sur vos tympans. » Il conclut par cette phrase : « En réalité, Paper Mâché est un amuse-bouche avant le plat principal. »

Dans Paper Mâché Dream Balloon, trois morceaux attirent nos yeux et nos oreilles : Trapdoor, The Bitter Boogie, N.G.R.I. (Bloodstain). Le clip du premier est zinzin. On se croirait dans un film d’horreur mélangé avec du Monty Python : «C’était un peu ça l’idée. Nous étions en tournée européenne. Après une courte nuit et un réveil aux aurores, nous l’avons réalisé dans une sorte de vieille bâtisse, près de Birmingham. A cause de ce tournage matinal, nous avons plus l’air de fantômes que nos costumes », plaisante-t-il. Jason Galea  est un proche des KGTLW. Il est le graphiste des pochettes mais aussi réalisateur de leurs clips. « Il arrive toujours à dégager notre folie, tout en gardant un côté psyché. » Viens voir par ici. 

La mélodie du deuxième est un blues façon Canned Heat : «Quand j’ai eu l’idée de composer cette chanson. J’étais en face d’un piano. J’ai commencé à chanter un rythme de blues », il se met, soudain, à reproduire le son. Il continue : « C’est un mélange de plusieurs classic-blues, que j’avais pour habitude d’écouter au lycée. La semaine d’après, dans notre studio, j’ai pris mon I-phone avec l’enregistrement vocal, puis je me lancé au piano. Quand tu écoute le morceau, en fond, celui-ci tourne en boucle du début jusqu’à la fin. »

Enfin, les initiales du troisième N.G.R.I. (Bloodstain) : « Not Guilty by Reason of Insanity. C’est un terme que tu emploies aux Etats-Unis, pour condamner un criminel à l’hôpital psychiatrique. Après, ce n’est pas véritablement un hôpital, mais plus une prison un peu différente des autres. Pour les personnes atteintes, ce n’est pas un lieu pour se soigner mais plus un endroit glauque. C’est ce qui a inspiré notre chanson. Au final, on est un peu fou-fous sur les bords», rit-il.

Nous avons exploré Paper Mâché, Dream Balloon,  passons à Nonagon Infinity. Il s’avère que ce dernier va être une sorte de Nonagon Infinityretour aux sources du groupe, c’est-à-dire, le garage. Stu nous le présente : «Voilà, c’était une idée qui nous tenait vraiment à cœur. Depuis quelques années, nous étions tournés de plus en plus vers le psychédélisme. On aime ce genre, mais ce n’était pas nos origines. On voulait remettre le terme de garage au centre de notre musique. Qu’elle ressemble à un son plus saturé, fuzz, trituré et lourd avec un quelque chose  d’hypnotique.»

Neuf chansons comme les neuf côtés du nonagon.  Il les énumère : «Robot Stop, Big Fig Wasp, Gamma Knife, People-Vultures, Mr Beat, Evil Death Roll, Invisible Face, Wah Wah, et Road Train ». Stu revient sur le concept : “Tous ces morceaux tissent une toile, ils forment le polygone. La première chanson est liée à la deuxième, ainsi de suite, jusqu’à la dernière Road Train. C’est un circuit continu, infini de musique. Une boucle… »

Sept musiciens sont dans la bande. On retrouve les instruments classiques d’un groupe de rock, mais aussi des plus « exotiques » : clarinette, flûte traversière, contrebasse, violoncelle, violon. A quand la cruche électrique ? «Haha ! Peut-être dans un futur proche. Nous avons toujours eu l’idée de pousser les limites des instruments classiques du rock. Cette fois-ci, nous avons utilisé une Zurna qui est récurrente sur Wah-Wah. Il faut aussi rajouter, dans notre panel, la Cithare ».

Metallica, Slayer, Megadeth, Anthrax, sont les groupes favoris de Monsieur Stu. Vous avez dit étrange ? « Je suis un inconditionnel du classic metal et des Big Four. Pour moi, le meilleur restera le Kill’ Em All. Ils m’ont beaucoup influencé au niveau de la gestuelle, mais aussi dans le jeu de guitare».

Il est temps de se quitter. Stu va rejoindre sa troupe de musiciens avant leur show du soir. Quant à Songazine, nous rendons l’antenne…

Thomas Monot

Bonus lien :

Trapdoor

Gamma Knife

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