En cette fin d’année, Songazine voudrait revenir sur un jeune groupe prometteur venu de Toulouse : Kid Wise. Mené par Augustin Charmet au chant et aux claviers, l’équipe d’indie-pop-progressive a sorti son deuxième album L’Innocence. Ils ont participé aussi au tournage d’une série musicale dont nous avons parlé, les Contes du Paris Perché. Ils étaient aux Primeurs de Massy, là où nous les avons rencontrés.
Clément Libes, le violoniste du groupe nous apporte une définition de leur style musical : «Nous sommes de la pop progressive. Nous jouons beaucoup sur l’idée de la progression. Tu le ressens dans nos chansons. Ces moments calmes qui se transforment en brutaux. On joue avec les extrêmes ». Il continue sur le côté pop de leur son : « ce sont ces thématiques aussi bien dans le texte que dans les mélodies. Elles sont simples, accessibles, évidentes, mais qui exploitées par des moyens radicaux, extrêmes, avec de longs formats, permettent d’aller vers un tsunami, un mur de son, à la saturation de tous les instruments. »
Augustin décrit les chansons de Kid Wise : « Elles sont des instants immortalisés par des polaroïds. C’est ce qu’on vit, qu’on a vécu ou qu’on va vivre. C’est cette idée d’une poésie du quotidien. » Sans transition nous allons aborder ce thème avec le titre « Echos ». Dernier de leur nouvel opus, celui-ci contient des brides d’un discours du philosophe français, Gaston Bachelard, spécialiste des sciences et de la poésie.
Le chanteur commente : « C’est un discours que nous aimons. C’est ma mère qui l’a partagé avec moi. Il parle du rêve et de la réalité. Je trouve que ça fonctionne parfaitement avec la première partie de la chanson, le jour, la nuit et ce contraste avec la deuxième partie sauvage ». Songazine continue sur les autres chansons que peuplent l’univers de nos jeunes Toulousains. « Ceremony » est un titre plus musclé dans sa composition, défini par un son plus rock. Augustin nous éclaire : « Elle est la plus vieille de notre album. La partie arabisante est celle la plus récente. Au milieu tu as un featuring avec un artiste iranien de vingt ans : Mohammad Moussavi. Nous sommes contents de sa partie avec ce côté expérimental et noise. Elle a une énergie punk, les gens l’adorent en concert. »
Dans « Innocence », le monde de l’enfance est présent sur la totalité de l’album. Clément résume sur l’origine : « C’était durant l’écriture. Nous étions dans une période de transition aussi bien dans nos vies personnelles ou dans nos vies de musiciens. A l’époque nous avions entre 17 ans et 21 ans. C’est le passage de l’adolescence à la vie d’adulte. En ce qui concerne le côté musique, c’est la transition entre l’amateur qui joue et le professionnel. Cette transition-là qui apporte la peur, qui effraie. Il y a cette recherche de l’innocence, de cette spontanéité. »
Les influences sont nombreuses et modernes chez les Kid Wise. Deux d’entre eux sont passés par le Conservatoire, Augustin et Clément. Ils nous apportent plusieurs noms ref. leurs racines musicales : « Nous sommes amateur de musiques hybrides. On pourrait appeler cela du moderne-classique. Nous pouvons te citer Nils Frahm. Celui qui gagne à l’unanimité dans la bande c’est Olafur Arnalds avec son morceau So Close. » Ils en énumèrent d’autres : « Dans la partie plus rock, nous sommes proches de Sigur Rós, de Jonny Greenwood de Radiohead et son travail avec le London Symphony Orchestra. Enfin, nous sommes des fans de God Speedyou ! Black Emperor ! » A croire que la musique minimaliste est partout, comme plusieurs groupes que croise Songazine, ils adorent Steve Reich.
Thomas Monot