Jaromil Sabor

Reçu par mail via Frantic City Records, l’album « III » donc le… troisième de Jaromil Sabor, dont j’ignorais l’existence. Le nom me fait sourire, j’enregistre.

En bon procrastineur débordé, j’avais calé les mp3 dans mon lecteur et (ne mentons pas) un peu oublié. Jusqu’à ce vendredi matin.

Par les miracles de la fonction « random » et la main du destin, tenez-vous bien, je monte dans le métro, appuie sur play et les Dandy Warhols démarrent, majestueux me permettant d’être un peu relax et d’échapper à cet enfermement étouffant, ce transport brinquebalant au prix injustifié, coincé entre une radasse qui empile, hypnotisée, des bonbons colorés qui explosent ensuite sur son I-phone à l’écran fendillé, des employés grisâtres qui sont plus proches du burn-out que du coming-out en lisant le trop fin journal gratuit et mal écrit qu’on trouve le matin dans les présentoirs et le soir dans les poubelles, et des chinois qui aboient en quatre tons comme s’ils voulaient être entendus à l’autre bout de la rame, sans oublier la sinistre voix off de la RATP, aka rentre-avec-tes-pieds, qui nous annonce un n-ième incident technique et dix minutes de retard supplémentaire, donc je mets le volume un peu plus fort pour effacer les radasses, les employés, les chinois décibels et l’incident technique pour les voyageurs-exténués- par-les-retards-permanents.

Random toujours. Et là, surprise, voilou Jaromil Sabor. Joie, moment de félicité. Un bordel joyeux façon 60’s, avec des voix charmeuses et flutées, des chœurs haaaa haaaa, des rythmes entraînants, des guitares claires et plein plein d’orgue ; « Aedion » ouvre le bal et sonne comme un classique. « Knocked-Out Circus » donne envie de bondir et de s’acheter une chemise comme Brian Jones au début des Stones. « Until the end of the world » brille de mille feux,  « Story of Lisa » est magnifique et posée. Allez, le « What I’m saying » est très Dandy Warhols et on l’adore pour ça. Joli coup avec « Becky was a Carrion » en deux parties dont la première commence par un extrait de ces messes interminables et vides de sens avec sermon noyé dans l’écho puis on accélère et on lâche les chevaux (et les cheveux, youpiiiiiiii la messe est finie). Seagrave Station arrache bien et Oracle Stone nous termine avec délicatesse et un son paisiblement « flower power » et on part sur un joli bateau vers le large…

J’ai écouté « III » 4 ou 5 fois de suite. Jaromil Sabor devrait être inclus dans le forfait Pass Navigo. Merde. Cette musique créée de la joie. Merci les amis !

Jérôme «rentre avec tes pieds » V.

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