Plus facile de prêcher la morale que de la fonder… (Blaise Pascal, ce qui me fait penser que dans la rue du même nom, à Neuilly, des petits malins ont effacé le « L » du prénom, comme le feu est toujours rouge et bref, je suis resté longtemps et souvent à contempler cette plaque, attendant que le vert me libère).

Pourquoi vous écris-je ceci ?

En tant que professeur d’étudiants de « grandes écoles », je passe mon temps à leur dire : cultivez-vous, lisez, forgez-vous un esprit critique. Je suis toujours désolé quand ils ne connaissent pas une référence basique (à mes yeux) de la culture littéraire, cinématographique, musicale, etc.

Et me voici pris à mon propre sermon, sur un terrain boisé et riche sur lequel je suis aussi informé qu’un fan d’Hanouna sur la différence entre la philatélie, l’haltérophilie et la zoophilie (ben ça finit par « lit », non, attends, yo, je check sur mon phone ?), à savoir la musique classique !

J’écoute avec plaisir et intérêt le bel album d’Arandel, Inbach, j’en éprouve des émotions et suis captivé MAIS ô ignare, ô barbare, votre serviteur ne peut y déceler la moindre allusion, ne peut y retrouver l’ombre d’une référence ☹

ARANDEL Inbach

Shame on me, je ne connais que Roll Over Beethoven, de Chuck Berry !

Alors, il s’agit ici de rendre honneur et porter hommage à Jean-Sébastien BACH (1685-1750) par des reprises, créations décalées et réarrangements au moyen :

A : d’instruments du Musée de la Musique de la Philharmonie de Paris, et d’autres modernes bien entendu, plus une production sans faille ;

B : de la collaboration sous l’égide d’Arandel et d’une floppée d’artistes de talent : Areski, Thomas Bloch, Barbara Carlotti, Gaspar Claus, Flore, Petra Haden, Wilhem Latchoumia, Sébastien Martel, Emmanuelle Parrenin, Sébastien Roué, Ben Shemie et Vanessa Wagner ;

De fait, mon rôle de rock-critic devra s’avérer modeste et simple dans cette chronique. Je passe le message, ayant aimé le niveau un de la création, son résultat provenant des talents des modernes et du génie de l’Ancien.

Si vous êtes, ô public averti, connaisseur a minima de J.S. Bach : vous apprécierez doublement la démarche et les œuvres produites. Le frisson de reconnaître ce que l’on connaît dans une écriture différente de la création originale, tout en savourant le décalage, le clin d’œil, l’inspiration.

Et je me prends à rêver, en mode utopie-dystopie, science-fiction : si Bach revenait, transporté dans notre présent : que ferait-il avec Arandel, les studios d’enregistrement les séquenceurs, les logiciels d’échantillonnage et de mixage de sons ?

Black Mirror ? non Bach Mirror, ce serait sans doute plus agréable.

Jérôme « prélude en la note que vous voulez » V.

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