Et me voici à nouveau bien accueilli chez Ephélide, Paris pour rencontrer l’auteur d’un album qui avait fait mouche et en ces colonnes chroniqué.
Détail amusant, D’Arsy est assis en face de moi, exactement là où j’ai eu la chance de parler à Thomas Boulard, aka Luke.
Lui en revanche, habite loin de la capitale dans la forêt de Retz et il y est équipé pour composer et enregistrer. La vie et ses détours l’ont amené à s’installer là et composer ses nouvelles (et belles) chansons.
Justement, Boy Sentimental sort le 12 février : on comprend qu’il soit heureux, motivé et se focalise sur la promotion exigeante et nécessaire. Un vrai travail, auquel nous participons modestement. Il le dit lui-même, il faut que les médias parlent d’un album, pour démarrer la spirale qui amène à la notoriété et pourquoi pas démarrer une tournée.
Cette musique, qu’il a construite avec Tanguy Destable alias TEPR (Yelle, Woodkid) mélange sa voix, le piano et des tas de machines. Nombre d’entre elles « vintage » telle la fameuse boîte à rythmes TR-808. Un son pointu et précis, reconnaissable qui donne son charme à l’album. Ces efforts paient ! Des retours et critiques positives commencent à poindre, dans la presse et sur Internet ; voici qui lui fait évidemment plaisir.
Et les paroles en français ? L’homme a étudié la musique et les notions de mélodie « à la française » et de prosodie lui sont familières. Fauré, Poulenc ou Debussy sont cités, mais bien sûr aussi Gainsbourg.
Après avoir lu un recueil de haïkus, l’artiste a pris son élan et voulu nous livrer une poésie simple et profonde. Textes intimes et sincères, forts pour dire les choses simplement. Tenter de « Saisir l’image de l’ouvrier qui tombe », cet instant fugace qu’il est difficile de retranscrire.
A propos d’images, il m’explique les conditions de tournage très arrosées par la pluie du joli clip de la chanson-titre de l’album. Les gouttes d’eau que vous y voyez furent fournies par Météo France sans trucage.
Il est cultivé et empreint de littérature, amateur de celle de notre XVIII ème siècle (il cite Crébillon), où la langue fut rarement aussi belle. Sur sa table de chevet sont ouverts en parallèle « L’histoire de ma vie » de Casanova et Le « Don Quichotte » de Cervantès.
Mais question musique, si ses goûts sont variés, il me confie avoir été marqué par le « Channel orange » de Frank Ocean.
Je repense à Luke, interrogé au même endroit et je me dis que ces deux chanteurs forts différents par le style et la démarche ont cependant pas mal de choses en commun : la culture, la démarche exigeante et la recherche, une certaine idée de leur langue natale mais aussi et avant tout… le talent.
Que dire, sinon, qu’on lui souhaite que son Boy Sentimental soit aimé comme il le mérite ?
Jérôme « I know la rue Saint-Marc » V.