Ré-édition, reparution, acclamation, exposition, admiration.

2 fois 10 ans, baby.

L’album de Fat Boy Slim, You’ve Come A Long Way, Baby a donc vingt ans, toutes ses dents, conserve sa fraîcheur et sa grande force de frappe. Constat imparable, à la réécoute attentive et le sourire aux lèvres…

Même pour un non-spécialiste de la musique de club, de danse, d’électro, les morceaux du génial Norman Cook accrochent l’oreille et l’esprit. CQFD sonique sans contestation. Bidouilleur extraordinaire et DJ brillant, il a sorti en 1998 un album dont tout, oui, tout reste encore actuel, futé, dansant, quasiment hypnotique. Sa force est de dépasser sa « niche » musicale et d’être universel autant qu’inoxydable. Avoir échantillonné des phrases musicales que l’on retient à la seconde, nous mélanger tout cela et nous donner le tournis à force de répétition, tourneboulage et remixage est son expertise absolue.

Youve-Come-A-Long-Way-Baby Fat Boy Slim

Etant donné que Right Here, Right Now est à mes yeux un morceau au top du top de la mémorisation émotionnelle immédiate et de l’envie irrésistible de l’écouter en boucle, je ne suis guère objectif pour envoyer des fleurs à cet artiste, mais qu’importe !

Les photos où l’on aperçoit le studio de travail de Fat Boy Slim nous donnent un petit indice sur sa culture musicale immense : c’est par l’écoute, la digestion et la maestria de tant d’ambiances et de grooves qu’il peut recracher des mélanges aussi impactants et toniques que Kalifornia, le très secoué The Rockafeller Skank, ou l’obsédant Soul Surfing. Ne parlons même pas du touchant Praise You, qui dérape vers une douce folie.

Thèmes musicaux utilisés dans de nombreuses publicités, des films, des jeux vidéos, les pistes de cet album imprègnent notre mémoire et notre imaginaire.

Pour un artiste supposé faire de la musique cantonnée dans le fugace et l’instantané (la soirée, la party, la fiesta), abreuvée par des substances destinées à effacer les mémoires (alcool, acides et autres adjuvants nocturnes), le paradoxe (bien vivant) de Fat Boy Slim est finalement de s’inscrire dans la durée et le souvenir pérenne.

Paradoxe ? Non, talent tout simplement !

Jérôme « y danse pas, mais y cause » V.

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