Restons encore un moment dans le jeu vidéo, si vous le voulez bien… dégommer du squelette à grands coups d’épée enchantée, ramasser des trésors et s’enfoncer dans des donjons humides pour y poutrer du boss baveux… qu’est-ce que cela vous évoque, en terme de son ? Une intolérable corolle de « bip-bips » tout juste bons à rendre chèvre les parents alors que leur gamin entame sa cinquième heure de jeu sur sa gameboy, sans jamais penser à couper le son ? Eh bien, que nenni ! OBJECTION !
Là-dessus, je vous dégaîne Crypt of the Necrodancer, parfait mélange entre un rogue-like (un sous-genre du jeu d’aventure où l’on progresse dans des donjons générés aléatoirement) et un jeu de rythme. Le principe est simple : votre personnage se ballade de case en case à travers différents niveaux, et doit occire tous les affreux jojos qu’il rencontre, pour ramasser des objets et accroître sa puissance. Oui, mais en rythme, s’il vous plaît ! À chaque niveau, il vous faudra aiguiser votre sesn du rythme et jouer tout en suivant les beats délirants concoctés par Danny Baranowsky, à qui l’on doit déjà les excellentes bande-son de The Binding Of Isaac et Super Meat Boy, deux jeux réalisés par le non moins talentueux Edmund McMillen.
Au menu donc: des squelettes, des zombies, des fantômes, des boss 100% loufoques (l’un d’entre eux s’appelle « Death Metal » et je vous laisse deviner quel genre de musique accompagne l’arrivée dans son antre), un marchand et sa belle voix d’opéra, une kyrielle d’armes à débloquer, du fouet en passant par le bon vieux tromblon (pour ceux d’entre vous qui seraient inscrits à la NRA), la possibilité de jouer en multijoueur, plusieurs personnages à incarner… en bref, il y a de quoi faire ! Le tout enrobé dans de délectables graphismes très old-school, qui rappellent un peu les vieux Zelda.
Mais la méga-cerise sur ce Big Mac bien gras, c’est la possibilité d’utiliser vos PROPRES morceaux dans le jeu. Ras-le-bol de la musique du bon Danny ? Qu’à cela ne tienne, uploadez vos chansons favorites. Le jeu les analysera, et en fonction de leur rythme, générera un beat plus ou moins soutenu. D’ailleurs, tenter « The Trooper » d’Iron Maiden contre un boss, ce n’est pas une bonne idée, croyez-moi… un principe tout con mais qui enrichit et personnalise encore plus une expérience de jeu déjà très raffraichissante. Audiosurf avait déjà tenté ce genre d’approche, mais tout cela restait assez limité. Attention, en revanche : le jeu ne s’adresse pas à tous. Déjà parce qu’il faut posséder un bon sens du rythme, mais aussi parce que Crypt of the Necrodancer ne vous fait pas de cadeau. Aussi vos premières incursions dans l’univers du jeu risque de se solder par de cuisants et rapides échecs. Mais qu’à cela du tienne, l’appel du dancefloor est le plus fort. New game !
