LUC-alenvers

Ce gars est un scandale vivant ! Se faire appeler Luc Alenvers ! Une escroquerie sans nom ! Pour venir l’écouter au fil de l’eau sur sa jonque « La Dame de Canton », on fait l’effort de se mettre au diapason, on apporte sa tête pleine de confusion, d’ambiance délétère, de vapeurs d’attentats et autres réjouissances qui nous retournent le cerveau, et lui !? Tu parles d’Alenvers, il vous remet les idées en place, vous redonne la pêche avec ses mots en pleine poire, tantôt sur le mode uppercut, tantôt sous forme de claques amorties. Difficile à classer : un coup chanteur classe, un coup gouaille déclassée, jongleur de mots et de maux, un coup dompteur (quelle galerie de bestioles dans ses chansons !), un coup (faux) romantique avec une bordée de chansons d’amour. Sur scène le matou et ses quatre fauves musiciens (violon, contrebasse, batterie, clavier) tirent des bords dans tous les sens, changent régulièrement de rivages (Balkans, air cajun, rythmes d’Amérique du sud ou d’Espagne, …). A part la bière (sous prétexte qu’il fait chaud sur scène) il carbure beaucoup à l’ironie et il vaut mieux se méfier quand il vous propose de faire un petit tour à la piscine (… de Fukushima !), vous pourriez y croiser de drôles de bêbêtes. Sa carte du tendre réserve quelques surprises, qu’il s’engage dans « Toute une vie d’amour » ou dans l’amour wifi quand il implore sa douce « Montre moi tes cookies » sur un ton à la Ricet Barrier. Quand la coupe est pleine, il convainc le public (reconnaissant) d’entonner « Marre des chansons d’amour ». Sa reprise survitaminée de « J’veux du soleil » annonce toute une série de chansons auxquelles les femmes du fier navire ne vont pas résister longtemps. Danse effrénée devant la scène avant de revenir à une chanson coup de cœur sur le vendredi 13 novembre 2016 de triste mémoire. Sa toute dernière chanson sera d’humeur joyeuse mais on emporte dans le métro des mélodies et des textes contrastés, durs et légers, touchants et gaudriolesques, une maille à l’endroit, une maille à l’envers, la vie quoi, du côté de chez Luc !

Jean-Michel Brac

 

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