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La programmation du Printemps de Bourges fait venir sur scène, deux femmes, deux femmes de ma génération, de mon époque : celles du siècle dernier.
Les deux premières sont de maintenant – l’une a 17 ans : Naya. Quelle fraîcheur !
Des deux anciennes, quelle sera la première à entrer en scène ? Je ne le sais. Ah, il n’y a pas de piano noir : ce sera donc Catherine !
Quatre musiciens : deux noirs, deux blancs, une femme splendide, nattée, le front ceint d’un bandeau années Woodstock ; elle joue avec son foulard, tour à tour étole, voile ; il accroche la lumière, elle est lumineuse. Elle jouit de sa souplesse, de son art à occcuper l’espace. Le batteur – splendide – descend de son Olympe et nous montre l’Afrique. Le public jubile, danse. Tous les deux nous envoient de la force.
Le compagnon de toujours est là, présent, mais la souffrance du deuil s’estompe. C’est ce que nous ressentons. Le voile noir, la voix de la femme emprisonnée, murée réapparaissent, mais c’est, il me semble, le drapeau de la solidarité féminine. Catherine est belle, forte ; elle chante Mathias, Andy ; elle dit pars et reviens-moi. Vivement qu’elle nous revienne !
Bien sûr, Véronique est plus fragile. Son corps accuse les années, la souffrance. Elle s’entoure de beaucoup de musiciens – j’en ai compté jusqu’à quinze ! Ils la protègent, l’enveloppent. Elle dira même que le trompettiste – formidable – lui a sauvé la vie plusieurs fois, et nous le croyons. Ils sont là, s’approchent d’elle. Elle est fluette, mais sa voix, sa voix est puissante. Elle se bat devant nous et elle ne craint pas de le montrer. Elle est sincèrement étonnée de notre accueil, de nos applaudissements, comme si elle n’y avait pas cru ! Catherine viendra lui dire qu’on l’aime, et sincèrement, elle n’en revient pas !
Cette femme a souffert ; elle souffre encore. Elle nous dira « je me suis pardonnée ». Plus tard, elle ajoutera « cette nuit, je vais bien dormir ».
Ses musiciens la laissent ; elle reste seule avec son piano. Le public retrouve cette belle femme blonde, et sa voix si particulière et tellement musicale.
Un triomphe.
Michèle de Bourges