Faire du rock ET chanter en français.

C’est un défi difficile à relever. Forcément, les anglais peuvent dire tout ce qu’ils veulent et ça passe mais notre langue exige davantage que « je t’aime oui oui oui » ou « je ne peux pas obtenir de satisfaction non non non non », voire même « l’amour, l’amour, va nous déchirer, encore » ou « elle est en morceaux, c’est dans la poubelle » * : il est indispensable de manier les rimes, les analogies, métaphores, un vocabulaire choisi et de se casser la tête avant de se présenter devant un micro sans passer pour une bille (ceci dit, nombreux sont ceux qui ne s’en privent pas, tous genres musicaux confondus)

Il faut donc s’armer des sons qui frappent ET de paroles fortes, qui touchent. Dans notre cher et vieux pays, les Noir Désir, les Saez, les Luke et quelques autres y parviennent et Black Iris se joint dès maintenant à cette bande de bands.

Cela s’appelle la crédibilité, Mesdames, Messieurs, et ce n’est pas facile à décrocher.

Un EP, l’Eclipse en témoigne et les textes puissants, abordant des sujets brûlants, y sont portés par des riffs électriques, une rythmique charpentée.

La voix du chanteur PY Béna n’est pas sans rappeler les fréquences entendues dans les groupes précités : vous êtes prévenus, donc vous allez écouter les 3 chansons de leur EP.

Qui plus est : un clip (enflammé au sens propre et figuré) est à voir et à apprécier (chaud) pour se faire une idée supplémentaire de la pertinence de Black Iris (tiens, le nom reste dans la langue des Sisters Of Mercy ! 😉).

Ne lâchez rien, Black Iris, la route est longue, mais le soleil noir de la mélancolie etc. depuis Nerval on n’a rien trouvé de plus éclairant.

Vive la France, vive la République, vive le Rock.

Jérôme « toujours le soleil, toujours le soleil » V.

*Bauhaus (She’s In Parties)

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