A PRENDRE AVEC LE 128 ème degré

Billy Ray « Mitch » o Sullivan, ce survivant de 112 ans, ressorti des ephad américains l’année dernière, après qu’une célèbre marque de logiciel pour auto-tune ait pris un de ses albums comme exemple de réussite en musique assistée par ordinateur, entendez par là, le disque était minable et leur logiciel lui a redonné une seconde vie.

Mais comment est-ce donc arrivé ?

Billy Ray « Mitch » O Sullivan, ouvertement gay et communiste dans une Amérique des 60’s pas vraiment ouverte aux mélanges des genres, Billy ne cessera de faire les unes de tous les journaux  homophobes et anticommunistes, le KKK, osera lui lancer une invitation pour un barbecue, mais vous l’aurez deviné, c’était lui qu’ils voulaient foutre sur le grill.

Toujours avec force et courage il en sortira une belle chanson  » FUCKKKKK » devenu un hymne repris par des rappeurs, Billy en 1973 scande les paroles enflammées, dont les inoubliables 

i’m not your barbecute, stop playing the flute, the klan pollute

Quel rapport avec la musique ?

23 albums au compteur le bougre, tous faux ! impossible d’écouter deux chansons ! 37 tournées dont 22 à pied, soit 17245 paires de chaussures usées, une centaine de jours de prisons dans des pays ou la démocratie n’a d’égale que la qualité d’écoute, bref le type est une légende.

Une légende de la country ! Il aime les armes à feu et surtout le whiskey, qui a failli lui couter la vie lors d’une soirée trop arrosée avec Mike Tyson, en 1984 dans la maison de Stallone, qu’il traita ouvertement de tapette à mouche, Billy sortira avec la mâchoire cassée et les dents dans sa poche, mais surtout avec une chanson mythique « i forgive you pussymike »

En 68, Nixon lui demande officiellement d’arrêter la musique, il lui répondra par cette chanson « eat my shit asshole » une chanson avec un clip majestueux ou il se filme en train de couler un bronze, la pochette de l’album qui en suivra est le formidable étron emballé dans une boite à gâteau qu’il enverra à la maison blanche, le titre de l’album en français dans le texte « bon appétit »

Devenu bouddhiste à 28 ans, il s’installera en Hongrie pendant un temps, le bouddhisme en Hongrie ? pas terrible du tout, Billy se mettra souvent en colère dans la capitale, les Hongrois pas très réceptif aux préceptes du Bouddha, probablement parce que quand Buddha Peste, la capitale s’énerve aussi.

Aucun album signé, des collègues moqueurs, le gars ne renonce pas, et sa voix fausse devient sa marque de fabrique, son jeu de guitare reconnaissable avec ses 3 accords LA FA et SI, il enchainera des tubes comme «  do you want a hot coffee in the pants ? » ou le très disco « Saturday Night Sauna » entièrement enregistré dans un sauna berlinois, une acoustique déplorable, des chœurs approximatifs en allemand et un Billy complètement à côté de la mesure, et on imagine les distractions dans un sauna… mythique et introuvable, sauf en import « north korea RDA edit » uniquement en k7, prévoir quelques formalités à la douane.

Quelques belles trouvailles sonore tout de même «  Stevie Steamy » ou le très cru « the big secret inside my towel » et le très non conventionnel « tchou tchou do the locomotive i am the wagon »

Sur son 12 -ème album, un live à Puerto Rico dans une station-service, il arrive a faire chanter tous ses refrains par des routiers hilares, généreux il dédicace ses albums avec de l’essence, qu il enflamme joyeusement, quelques albums se vendent à prix d’or chez Cash Converter ,un pas de plus vers la légende.

Et là… Novosynth Automation Système, la célèbre marque de musique assistée par ordinateur, cherche des cobayes pour montrer la suprématie de sa machine, « last night the m.a.o saved my life ».

En l’espace de 10 jours le chanteur de country a la voix si fausse devient une star.

En cherchant sur YouTube chanteur qui chante faux, ils tombent sur Billy Ray « Mitch » o Sullivan avec son Live désormais culte, « drunk in public in Dublin » pour les puristes c’est drunkblin… (ndlr la partie sur youtube où Billy pisse dans une chope pour montrer que la Guiness c’est aussi bon que son urine a été coupée car elle ne respectait pas les CGU de youtube)

Et chose incroyable, les 23 albums ressortent avec le chant remis à sa juste place, la bonne tonalité.

A 112 ans, notre ami remet ça, une tournée d’adieu, la 8 -ème et un label qui le soutient !

Pour « Songazine » dans le cadre d’une interview courte, mais mémorable, le vieil homme a encore le sens de la poésie, avec les mains moites et les pieds comme des mains moites j’appréhende l’interview j’ai potassé mes questions…

Rendez-vous dans un célèbre hôtel de la capitale, l’attaché de presse qui s’appelle Natacha, ce qui fait d’elle une véritable « Natacha de presse » me fait signer un contrat de non-divulgation des photos (le bonhomme a perdu un oeil dans une bagarre en courant après un livreur qui n’aurait pas déposé un colis…) ainsi que des règles du jeu à respecter.

J’ose l’humour et lui demande si c’est pour la suite de « Squid Game », elle sourit et continue de déblatérer les choses à ne pas faire.

-Vous avez le droit à 5 questions, me dit Natacha visiblement pressée d’en finir, ce qui fait d’elle une Natacha pressée, et pas du tout une attachée de presse.

Ok … j’arrive dans la salle les portes s’ouvrent j’arrive devant le maître, prostré dans un fauteuil club en cuir une bouteille de scotch vide sur le côté.

Il démarre dans un Français impeccable :

-Tu bois quoi mon petit gars ?

-Un jus d’orange ça sera bien merci

Avec de la vodka ?

-Non,  sorry il est 15h et vous Billy que buvez-vous ?

-Only whiskey de chez moi Kentucky

-Et vous mangez aussi du poulet frit ?

-Oui c’est très bon mais Only celui de Popeye Louisiana kitchen

-C’est quand même un peu gras non ?

-Comme dit un philosophe Karadoc de Kamelott, « Le gras c’est la vie« .

-Ok parlons un peu de musique voulez vous ?

-Non je préfère parler cuisine.

-Ah quelle est donc votre recette préférée ?

-Le poulet frit avec du maïs de chez Popeye Louisiane kitchen

-Ok mais donc pour en revenir à la musique…

L’attachée de presse arrive en furie…

On avait dit 5 questions.

Jean-Louis PY

 

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