Nous recevons le troisième album des Tindercleans, « How I met my lawyer » et cet opus tout en finesse mélodique et en énergie contenue nous semble bien parti pour être dans le best of de l’année. C’est formidablement dans le vent et irrésistiblement tendance !

Je les ai rencontrés dans un café dans le XVIII ème, entre mon collègue de Crok and Flok et un chroniqueur de ZeMetallos.com qui se demandait ce qu’il faisait là, mais une ligne éditoriale c’est flexible je lui ai dit !

De tête, je vous rapporte ce qu’ils m’ont expliqué et je n’ai fait aucun copier-coller du communiqué de presse, juré !

Le combo, dont les membres vivent entre Londres, Zanzibar et Pamiers, ont passé deux mois et huit jours en studio 666 pistes avec leur nouveau producteur et bien connu John Smith-Gueye (U2, Zaz, Richard Clayderman, Napalm Death).

Leur label a mis le paquet pour faire parler d’eux, d’ailleurs j’ai reçu en 10 jours 7 rappels de mails qui commencent par « bonjour, j’espère que tu vas bien… » C’est un signe !

« On est partis d’une page blanche, comme ça, ben, on ne voyait pas la coke qui était dessus », nous assure Phil Allenglèze le chanteur guitariste. Et sa bassiste, Rita Debusch renchérit : « John (Smith-Gueye) nous a laissé faire ce qu’on voulait, c’est ça la liberté pour des artistes, non ? ». Côté lyrics, ils n’ont pas de message politique, ni sociétal, ni particulier, en fait.

Du rock medium tempo, des ballades pleines de love, des soli d’orgue Farfisa, un chant d’oiseau sauvage samplé, souvent un break de batterie entre le couplet et le refrain, la tessiture musicale que l’on retrouve sur « How I met my lawyer » est diversifiée et nous fait penser aux meilleurs morceaux de Bob Marley remixant Kraftwerk avec les accords mineurs de The Cure.

Et ce titre ? Inspiré par le batteur Redrum Rellik qui sort à peine d’un séjour en QHS de 3 ans à Saint-Quentin (en Californie, pas dans l’Aisne), qui a fait connaissance avec son avocat un soir de novembre. « Ha ha dit-il, je vois le gars il me dit je suis Komydoffiss, et je lui dis moi c’est Redrum, mais j’avais pas pigé ce qu’il me disait ».

De cette croustillante anecdote le flamboyant clavier Kiki Borde (un ex de Bingo Bingo, puis Eagle Eagle, puis Biscuit Biscuit et enfin Biscuit Bingo) a trouvé le nom de l’album celui que l’on peut qualifier de l’album de la maturité, donc.

Ensuite, ils ont laissé parler leur cœur (et leur banquier, suite au flop de l’album précédent « Harmonik Tektonik » qui n’avait pas super bien marché, LOL).

Phil Allenglèze (c’est lui qui habite Pamiers) nous explique (sans rire) « On chante en anglais parce que l’anglais c’est la langue du rock et que le français c’est dur, tu vois ! ».

Je vois.

Apaisés et libérés (surtout Redrum, ceci dit) les Tindercleans ont réalisé que la vie est courte et composé pendant le confinement, chacun chez soi.

Et leur devise « le rock sans compromission, c’est nous ! », elle n’est pas oubliée, juste un peu adaptée à notre monde moderne.

Leur chanson « Sunshine Money » a illustré la publicité de Geld-Man Sax tout comme le single « Toothless » sert de bande annonce aux vidéos des EHPAD Orpapa. Les membres du groupe n’hésitent pas à poser avec leurs smartphones Huawoui connectés à leurs casques audio Beebits « c’est un peu chiant quand on va à la piscine, mais on enlève les piles » nous confie Kiki Borde, tout sourire.

En rotation lourde sur 10heures, Spodhifi et Pompommusik, leur album se vend bien, et leur label espère leur reverser 1,34 euros toutes les 3 millions de clicks !

Ils sont tête d’affiche aux festivals des Vieilles Verrues, Schnellfest et Rock en Gaine, où le public sait ce que maturité veut dire !

On murmure qu’ils seront nominés pour les Victor de la Zikmu, suite à un dossier que conserve bien au chaud le PDG de leur label sur la Ministre de la Kulture.

Notre coup de cœur du moment, vraiment, on est heureux d’avoir fait plaisir parce que c’est trop bien cet album.

Jérôme «out of the box »

Tindercleans, album How I met my lawyer, label Stars and Ripe, disponible dès aujourd’hui.

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