Pépite indie de Rock en Seine 2018 (merci à Lucie de la Mission de m’avoir averti !), Belako est un groupe basque, post-punk, composé de 2 garçons et 2 filles. Que l’on ne se trompe pas, ils ont 7 ans d’existence et une liste de concerts longue comme le bras. Jeunesse, talent ET expérience (le rêve d’un recruteur, et le paradoxe pour trouver un job en 2018 non ?)

Belako live Rock en Seine 2018

En live, ils dégagent une belle énergie, un esprit d’équipe indéniable et une fraîcheur sombre bien appréciable. Leur set est carré et entraînant.

Leur dernier album, Render Me Numb, Trivial Violence est quant à lui vraiment réussi. Différent de ce qu’ils nous projettent en live, l’album recèle des morceaux truffés d’électronique et d’effets spéciaux, bizarres, voire de montées et descentes soniques étranges. Cependant, c’est un goût de « revenez-y » qui s’empare de l’auditeur.

Belako_RenderMeNumb2018-2

Le paradoxe d’une chronique écrite, comme son objectif, est le plus souvent de donner envie d’écouter comme d’acheter un album. Le chroniqueur aime, donc se décarcasse pour transmettre en quelques mots son sentiment. Première barrière de transmission : la lecture d’environ 2000 signes sur son écran, car ici nous publions sur Internet. Difficile exercice quand même, qui ne se résout que si le lecteur fait un deuxième effort, celui d’écouter au-delà d’une chanson, généralement partagée via un lien vers un clip Youtube. Et, tout dernier escalier, souvent insurmontable : acheter tout ou partie de l’œuvre musicale, ce qui est rarissime, disons-le tout net. Il y a l’alternative d’aller voir le groupe en concert, s’il passe près de chez vous, un soir où vous êtes libre. Bref, cela constitue un sacré chemin, entre mon enthousiasme pour Belako et votre implication quel qu’en soit le niveau.

De mon côté, j’ai au moins fait la démarche d’écrire un post, partager images et liens, démontrant ainsi ma sympathie à ces 4 jeunes artistes, à qui j’ai parlé « en vrai », que j’ai vus « en live » et que j’ai plaisir à défendre. Tel le colibri, qui apporte une goutte d’eau pour éteindre l’incendie de forêt, j’aurai voleté et agité mes petites ailes, en espérant que beaucoup plus de pluie ne tombe du ciel.

Après tout, certains ne font rien, n’écrivent pas, se contentent de peu.

Belako fait du bien aux oreilles et la musique de m*** n’aura certes pas reculé ce jour, mais au moins on aura ensemble dit merde à la médiocrité, au marketing autotuné et à la pollution sonore.

Sans compter le partage et l’approbation de leurs idées anti-machistes, qu’elles/ils défendront (avec Mourn et bien d’autres) au festival Empower Music Fest, évènement qui met en avant les groupes avec des filles et la cause des femmes qu’on aime.

Et ça, pour eux comme pour nous, c’est déjà quelque chose.

Jérôme « not numb » V.

 

 

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