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(Nous avons le plaisir d’accueillir dans nos colonnes Yannick Blay, aussi chroniqueur chez New Noise.).
Merci à lui et à Pedro Peñas Robles (à qui l’on doit cette mise en contact positive !)
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Avec sa gueule creusée à la Philippe Pascal et son nom de scène type conte de fées pour adultes, Alice Botté est une figure bien connue du rock français pour qui s’intéresse un peu aux guitaristes.
Il s’est fait un nom au tout début des années 1980 en jouant avec Tom Novembre et son frère, Charlélie Couture. Entre autres faits d’armes, il participe à l’album Fleur de Métal de Jad Wio en 1992 et tourne avec Hubert-Félix Thiéfaine, Alain Bashung, Christophe, Daniel Darc ou encore Jacno. Il a même fait deux dates avec Alan Vega !
C’est pourtant seulement aujourd’hui qu’il se décide à sortir un album solo, même s’il a déjà pas mal composé en duo avec sa compagne pour le projet Berline, aujourd’hui en sommeil. Le disque reflète les récents concerts solo du guitariste gaucher et patte de velours qui alterne indus bruitiste et drones avec son looper, pas mal de fuzz et autres chambres d’échos.
Cela donne un album homogène, tendu, sombre au sens Philippe Grandrieux du terme, expérimental mais étonnamment assez facile d’accès et des plus prenants, avec quelques rares mais saisissantes lignes cristallines comprenant piano et chant posé, entre sérénité et mélancolie.
Les passages les plus bruitistes rappellent les expérimentations de Serge Teyssot-Gay, « Clous » fait même fortement penser à un Etant Donnés électrique (Ah bah Marc Hurtado participe à ce titre, c’est pour ça ! Notez en outre que Marc récite des paroles signées Joris K. Huysmans). « Les derniers jours d’Isidore » pourrait être du M.K.B. période Trésor des îles chiennes, avec ce spoken words très habité, tandis que « C10H15N part.1 » rappelle les premiers Cabaret Voltaire ou SPK et amène fort logiquement à une bonne reprise du « Hamburger Lady » de Throbbing Gristle (créée à l’origine pour la compilation sortie sur ce même Unknown Pleasures Records en hommage à Genesis Breyer P.Orridge et dont une partie des ventes ont aidé à payer les lourds frais médicaux du fondateur de TG).
La deuxième partie de « C10H15N » (le nom savant du Crystal-Meth) intitulée «Slight Return » est en revanche une impro typée Hendrix somme toute un peu vaine.
Qu’importe, on finit sur « Dogfruit », une ballade urbaine et tendue chantée par Barbee, la compagne de ce Diablo Matou d’Alice.
Yannick Blay