Paris, dans l’arrière-cour d’un immeuble à Belleville…
Il était une fois, trois conteurs, Green-T, FP et Fade qui eurent l’idée de créer une œuvre rap/hip-hop différente des autres. Ils raconteraient une légende d’un Orient lointain et imaginaire. Les aventures de Shalim et de The Jade Amulet.
Le livre où tout commença…
Trois années de dur labeur ont permis de réaliser cet album, Green-T de sa voix grave, aka Shalim, revient sur la genèse : « Au début, nous voulions réaliser un album dans la plus pure tradition du rap/hip hop avec des thématiques plus sérieuses et moins funky. Puis, on a décidé de rajouter une histoire, un personnage. Il aurait évolué dans notre monde contemporain. En fait, c’était trop facile. Du coup, pour accentuer la difficulté, nous avons donné vie à Shalim dans un royaume fictif, évoluant dans un monde imaginaire. » FP rajoute : « Nous voulions aussi que l’album soit comme un livre que tu découvres et que tu explores. Je suis moi-même le narrateur. Nous avons créé de vrai dialogue entre chaque protagoniste de l’histoire. Bien sûr, nous avons inclus notre racine hip-hop en transformant les paroles en flow ».
Il était une fois…
Wu Tan Clang, IAM et même Manau, ces crews ont inventé chacun un univers imaginaire prenant racine dans le cinéma. The Jade Amulet peut être classé dans cette lignée : « Le Wu Tan est un de nos groupes préférés auquel on se réfère souvent lors de nos interviews. Dans leur monde, ils se sont apparentés à de nombreuses cultures comme les films de Kung-fu mais aussi à des histoires de Samouraï, par exemple Kurosawa. Comme eux, on s’inspire de ces éléments mais on peut te citer plein de films comme ceux de Tarantino, des westerns-spaghetti, Star Wars, Ghost Dog de Jim Jamusch. Dans ce dernier d’ailleurs tu vois la philosophie du samouraï en train de fusionner avec la culture hip/hop ».
un héros en quête de vérité…
L’œuvre est un carrefour d’influences musicales, cinématiques, livresques. Dès l’introduction dans la bande-dessinée de Monkey Eggs, on retrouve le film L’Histoire Sans Fin, FP : « exactement. Sauf qu’ici, nous sommes dans un disquaire. Le livre est un lien entre notre monde et celui de Shalim. Autre référence du film, l’amulette, beaucoup de gens signalent qu’elle ressemble à celle d’Atreyu ». Truth est une musique aux sonorités indiennes. A la fin de ce titre, l’oreille entend une chanson de marins ou de pirates. Fade raconte : «Nous voulions un son d’ambiance qui permet à celui qui l’écoute de pouvoir se plonger en profondeur dans notre univers. L’idée de ce chant est partie d’une blague entre nous. Nous étions en train de boire du rhum et on s’imaginait être des pirates. C’est là qu’on s’est posé la question : pourquoi ne pas en introduire un de ce style-là dans l’album ? Du coup on s’est mis en chœur et en deux trois mouvements nous l’avons enregistrée ici-même (chez FP). Pour au final te retrouver comme tu le dis dans Assassin’s Creed Black Flag.» Pour écrire l’histoire, ils ont cherché des origines « venues du lointain Orient, du Moyen et du Méditerranéen par exemple de la mythologie grecque. » Aidé du Black Knight Chamber Orchestra, ils ont voulu pousser les frontières musicales : « nous nous trouvons dans ce qui est soul, jazz, reggae, funk, électronique, voire du rock. On ne voulait pas se renfermer exclusivement dans le genre rap/hip-hop. Tu trouves du scratching, des samples mais nous avons aussi inclus de vrais musiciens. Une authentique dream team,» conclut Green-T.
Fiers et courageux il brava les tempêtes…
De nombreux invités, on rejoint l’aventure. Ils incarnent des personnages récurrents qui aident ou qui se battent contre le jeune héros. MF Doom dans le rôle du grand méchant, King Dumile : « C’est quelqu’un avec qui on a voulu jouer, dès les prémices de l’album. Il est un de nos rappeurs préférés. C’était évident qu’il nous rejoigne dans cette histoire. Lui-même se sert de beaucoup de personnages fictifs dans ses chansons. Dans son clip Angels avec Ghost Killah, il utilise des images de Comics, d’Iron Man. Son nom de scène est emprunté à un méchant de Marvel, Dr. Doom. » Laura Mayne est la voix française de Pocahantas (Disney). Fade : «tu t’es bien renseigné. Laura joue le rôle du vrai amour du héros, sa fiancée, Ashira. C’est une romance pure, juvénile, innocente, à la Roméo & Juliette. Pour son rôle, nous voulions une personne ne parlant pas l’anglais, car notre héros s’échappe de son pays d’origine pour se réfugier dans le royaume voisin où ils parlent une autre langue.» Green-T commente : « C’est le seul moment Disney de l’album. » On retrouve le rappeur américain Mattic (Empire of Sound). Ils l’ont croisé dans plusieurs featurings notamment avec : « Wax Taylor. Il est comme nous, il descend du rap/hip-hop old school. C’est un bosseur, il joue de la musique H-24. Il n’arrête pas. »
Dans un futur proche, Ils projettent : « ça va être difficile de se remettre dans le bain après trois années intensives de boulot. Pour autant, on sera ravis de continuer l’aventure de Shalim. Pourquoi pas en faire une trilogie !». A State of Mind sera à la Maroquinerie le 5 février. To Be Continued…
Thomas Monot
Bonus lien :
