Pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore, Lysistrata est le jeune groupe lauréat du prix Ricard S.A Live Music 2017. Le groupe originaire de Saintes s’apprête à sortir le 30 mai son prochain EP « Pale Blue Skin ».

Malgré son jeune âge, le groupe a démontré sa maturité musicale et son talent aux Transmusicales de Rennes. Leur musique, pleine d’originalité, mélange habilement math rock, post-hardcore, post-rock et noise.Le groupe jouait dernièrement au printemps de Bourges où il faisait partie de la sélection des Inouïs.Nous avons eu l’occasion de leur poser quelques questions, et le groupe s’est livré avec sincérité et humour.

Songazine : Le moins que l’on puisse dire, c’est votre EP envoie énormément d’énergie. Etait-ce une volonté délibérée ou bien n’était-ce pas particulièrement prémédité ? 

Dans nos enregistrements studio, nous essayons de re-transcrire l’énergie que nous donnons dans un live. Dans ce cadre  – le studio – tu n’as pas l’image d’un live donc pas l’essence du groupe, on est donc obligé de reproduire au plus fidèle ce que nous voulons transmettre. On cherche pas vraiment à envoyer une énorme énergie c’est juste spontané.

S. : On sent sur votre EP un soin particulier apporté aux partiesinstrumentales, à l’instar de votre dernier clip « Pantalonpantacourt » ou de l’instrumental « Pierre Feuille Ciseaux ». Est-ce que cet aspect est lié à vos influences ? 

On écoute vraiment plein de choses, quand on écrit une musique, parfois on souhaite rajouter des paroles, mais parfois cela n’est pas nécessaire. À la base on faisait principalement de l’instrumental, on rajoute de ne semble plus en plus de chant mais on ne se force pas à écrire des paroles pour chaque morceau.

S. : Votre son est étonnement abouti et distinctif pour un groupe aussi jeune. D’où vient cette singularité de votre son ?

Cette question est liée à nos influences, on écoute vraimentLysistrata-leur-clip-“Asylum”-sur-Longueur-dOndes beaucoup de musique, des groupes alternatifs des années 90, des groupesrécents mais aussi d’autres styles que des groupes math rock ou post -rock parfois du rap, du hip-hop… Après c’est vrai qu’on travaille beaucoup sur notre son, on ne cherche pas à copier un son particulier, on essaye d’avoir un son assez typé.

S. : Vos morceaux donnent l’impression d’être issus de « sessions jam ». Est-ce le cas ? Comment fonctionne votre processus créatif ? 

C’était le cas au début, mais maintenant c’est beaucoup moins jam. Chacun a ses idées, on se les partage puis en répétition on essaye de les assembler au mieux. Après, il y a un énorme travail de recul, on est très perfectionniste, on laisse le morceau grandir et murir en live.

S. : Vos textes sont en anglais : est-ce plus simple d’écrire des chansons  en anglais pour vous ?
Notre percussionniste est anglais, ça facilite l’histoire !

S. : Vous serez en tournée jusqu’à la sortie de votre EP. Qu’avez-vous prévu par la suite ? Vous travaillez déjà sur un album ? A quoi peut-on s’attendre ?
On a sorti un split pour le Disquaire Day avec La Jungle le 22 avril. L’EP « Pale Blue Skin » sortira fin mai. On travaille actuellement sur un album, mais on ne sait pas quand ça va sortir.

S. : De manière plus générale, comment voyez-vous l’industrie de la musique ? Cela vous semble-t-il encore possible pour de jeunes groupes de se faire une place ?

De gauche à droite : Theo Gueneau, Ben Amos Cooper et Maxime Roy

Beaucoup de choses ont changé avec internet. Tu peux diffuser ta musique plus facilement. Il y a beaucoup plus de groupe, tout le monde peut poster ses morceaux sur des plateformes sur internet. Cependant il y a encore beaucoup de groupe de jeunes qui arrivent à sortir du lot et à grossir. On pense notamment à Pogo Car Crash Control, Ropoporose, Psychotic Monks, ou encore Pleymo (rires).

S. : Vous êtes un groupe assez atypique au sein de la scène rock française. Comment est-ce que vous vous voyez dans le paysage musical français ?
On cherche une connerie à dire depuis 30 minutes dans la chambre de l’auberge de jeunesse du Printemps de Bourges, mais on a pas trouvé…

Merci à Lysistrata d’avoir répondu à nos questions.

Je vous laisse découvrir le clip de Asylum ci-dessous :

Propos recueillis par Matthias.
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