En début de soirée, dans une ancienne chapelle voûtée sous la rue Quincampoix…
Thomas de Pourquery et Maxime Delpierre sont les heureux papas de VKNG (prononcé sans les voyelles) et de l’album Illumination, sorti en octobre 2015. Songazine les a rencontrés et vous raconte cette discussion ponctuée de musique et d’humour.
Tous les deux viennent du monde du Jazz avec chacun leurs projets de chaque côté. Limousine pour Maxime et Supersonic Sun Ra pour Thomas. VKNG est le premier projet en commun de ces deux amis dont l’amitié est née grâce à la musique. Une sorte d’osmose s’est créée entre les deux protagonistes du groupe. Thomas revient sur l’origine : « C‘est Maxime le premier qui a eu l’initiative. Il m’a proposé de produire une de mes chansons. A l’époque (2013), je n’avais aucune intention de monter un nouveau groupe. Le fait d’écrire les chansons était pour moi un journal intime. Ensuite, tout s’est mélangé très rapidement. La production, les idées, la composition. C’est devenu un vrai projet à deux. » Maxime intervient : » Nous avons écrit tout, ensemble ». Le chanteur à la barbe fleurie conclut : « Pour au final, réaliser l’album dans notre West Coast à Quiberon. »
C’est dans une « baraque » à Quiberon, puis au studio Pigalle qu’est né « Illumination ». Il s’est construit sur deux ans. « Il y avait l’idée d’élaborer un album lo-fi, dans la même veine de ce que font Ariel Pink et Of Montréal », commente Maxime. Ce terme de West Coast Quiberon est né, selon Thomas, de leurs influences américaines. « Quand on s’est installé là-bas, on s’est fabriqué un délire, une sorte de fiction. Ça nous aide ce besoin de se raconter des choses. Une sorte d’illusion qui permet de créer des morceaux. C’est, qu’après quinze heures de production, on pouvait croire qu’on était à Los Angeles et posséder le plus gros son de la planète. » Thomas s’amuse : » On pouvait manger des galettes complètes dans notre L.A. »
L’esprit de voyage, la mer, l’air, la liberté sont symbolisés dans le nom du projet. »L’identité de VKNG est caractérisée par ces mots. C’est cette recherche de voyager au delà des frontières, vers l’infini et l’au-delà comme le disait Buzz L’éclair de Toy Story« , sourit le chanteur. « Notre univers ressemble à des épopées maritimes. Le nom peut inspirer le nom d’un bateau, d’un Drakkar. Il y a une puissance avec un côté aérien pour nous ».
C’était le viking de la 5ème Avenue », répond Thomas, « de toute façon dès que t’as une grosse barbe. On t’appelle souvent le viking », quand on lui dit qu’il a des ressemblances avec le saxophoniste américain Moondog. L’instrument et la barbe. « C’était aussi ce que ce mot évoquait. Il est devenu l’anagramme de plein d’autres phrases qui commencent par V, puis K, N et enfin G. On réalise un concours, envoyez vos idées ».
Le premier album est un format court, seulement neufs chansons. Cependant, c’est un très beau condensé de leurs influences qui vont de « Marvin Gaye, LCD Soundsystem, The Flaming Lips et leurs enfants », comme ils aiment l’expliquer. Nous pouvons inclure aussi du Nina Simone et David Bowie. Pour expliquer ce conglomérat de musiques, prenons la chanson Mary. » La mélodie est une sorte de funk-disco africano, afro-beat en passant par les musiques de San Francisco », commente Thomas. Il poursuit sur l’origine de l’introduction de cette chanson : » Je me souviens que le morceau est parti de Max. Il a pondu très vite cette grille d’accords à la guitare. Il joue beaucoup de musique africaine. » Le guitariste réplique : » J’adore tout ce qui est musique world et ce rythme africain. Il y avait vraiment une volonté de construire un morceau influencé par ce côté californien avec cette culture forte héritière des seventies. » Il continue sur les paroles de la musique : « Elles sont très dures. Elles racontent une histoire assez dark. On voulait au même temps être sur le ton de la fête. C’est vraiment africain de raconter des horreurs ou une histoire triste mais avec un ton festif. » Une chanson sort aussi du lot. Girls Don’t Cry, un sublime duo entre le chanteur et Olivia Merilahti, la chanteuse de The Dø. « C’est une très bonne amie à nous. On adore ce qu’ils font tous les deux. Il était évident qu’elle vienne chanter sur ce morceau », commente Thomas.
La discussion se poursuit et se termine par un dernier mot prononcé par Thomas : « Table basse », Maxime rétorque : « je crois que c’est l’heure de l’apéritif ».
En cadeau, ils nous laissent une petite playlist de leurs artistes préférés. Enjoy !
Thomas Monot
2X Bonus lien :