Avec « Let Me Be Your Lover », sorti le 4 juillet 2025, Vivienne  confirme son entrée sensible et audacieuse sur la scène indie française. Après « Ashes », son tout premier single dévoilé plus tôt dans l’année, la jeune autrice-compositrice lilloise continue de creuser un sillon musical intime, baigné de brume et de lumière douce.
A coup de Clip très stylé, la nordiste réchauffe le spectateur à coup de filtre camescope 90’s on dirait de loin un concert intimiste dans un jardin fleurit, contrastant avec la mélancolie de sa chanson.

Alors la zik??

On peut dire que c’est de la musique comme on savait en faire dans les 90’s, c’est Smashing Pumpkins chanté par une femme, du shoegaze délicieux à entendre, du Rock bien foutu avec un tranche de folk electrifiée, Neil young avec les doigts dans la prise qui choisirait une guitare élèctrique 

Ashes était une première flamme discrète : un morceau lofi aux allures de confession murmurée. Un piano sobre, une voix nue, une mélancolie maîtrisée, presque suspendue. Il y avait dans ce premier pas une pudeur troublante, un appel à écouter plus que ce qui est dit comme si les silences racontaient autant que les mots.
Le morceau évoquait la perte, la dissolution, le souvenir d’un lien qui se consume lentement.

Avec Let Me Be Your Lover, Vivienne ne quitte pas cette zone fragile. Mais cette fois, le décor s’ouvre : guitares éthérées, clavier vaporeux, section rythmique discrète. La production, signée DLVR, amplifie l’élan émotionnel du morceau sans jamais trahir son essence.
Ce deuxième titre questionne l’amour et la solitude avec un romantisme brumeux et lucide. On pense à  Soccer Mommy, ou encore aux rêveries shoegaze de Lush, tant le titre épouse cette esthétique à la fois nostalgique et moderne.

 

La force de Vivienne, c’est cette capacité à écrire des chansons comme on remplit les pages d’un journal intime :  avec une sincérité tendue comme un fil.
C’est précisément dans cette fragilité assumée que réside sa puissance.

Mais c’est vrai, il y a un gout de reviens y qui nous laisse un peu sur notre faim, deux titres pour  apprécier le travail déja léché de l’artiste, c’est trop peu!
Vivienne patiente et accumule les rencontres artistiques  visiblement elle n’a pas envie de faire n’importe quoi et patiente sur les starting block et la mayonnaise semble prendre doucement, c’est bon la mayo!

Donc en attendant son premier EP prévu pour septembre, Vivienne fait déjà de belles apparitions scéniques (Grand Mix, L’Aéronef…), et impose doucement sa présence singulière dans le paysage indie francophone. Deux titres, deux mondes intérieurs. Et la promesse, déjà palpable, d’un univers à part entière.


Hello et grand merci pour ce bel article !!

Ca fait super plaisir 🙂

Voici mes réponses :

 

 A qui s’adressent ces chansons ?

Au départ, c’est un élan personnel, je les écris avant tout pour moi, pour libérer mes émotions. Et ensuite, je pense qu’elles peuvent s’adresser à toutes les personnes sensibles qui se reconnaîtront dans mon univers introspectif.

 j’ai un ami producteur, tu lui dirais quoi pour pitcher ton projet ?

Vivienne compose et écrit à cœur ouvert, sublimant sa solitude et ses souvenirs dans des mélodies envoûtantes, quelque part entre pop vaporeuse et grunge rêveur.
Pour les fans de rock indé et les nostalgiques des 90’s.

Est-ce que l’anglais est plus facile à exprimer quand il s’agit des émotions ? Pourquoi avoir choisi l’anglais pour exprimer cette mélancolie ?

J’ai commencé à écrire en anglais tôt, vers 13 ou 14 ans, quand j’ai eu ma première guitare. Même si ce n’est pas ma langue maternelle, ma culture musicale était essentiellement anglophone et ça m’est donc venu assez naturellement. Je ne sais pas trop pourquoi mais j’arrive aussi mieux à poser ma voix quand je chante en anglais, ça me semble plus fluide. Et oui, peut-être que c’est plus facile pour exprimer mes émotions tout en gardant une part de pudeur, de mystère.

 

Ta préparation d’EP semble aussi importante tant sur le plan sonore que sur le plan des images avec des clips, d’où vient cette facilité à créer du contenu ? Tu sembles très visuelle : le clip de Let Me Be Your Lover est épuré et rétro. Est-ce que tu participes à la direction artistique de tes visuels ?

J’associe en effet beaucoup visuel et musique. Quand j’écoute une chanson ou quand je compose, je pense presque systématiquement à des couleurs, des lieux, des images qui m’ont marquée. Pour moi, les deux sont très liés. Après, c’est vrai que pour promouvoir sa musique aujourd’hui, c’est impossible de ne pas développer cet aspect. C’est parfois la première porte d’entrée vers l’univers d’un artiste, avant même l’écoute de sa musique. De mon côté, le dessin, le collage, la photo et la vidéo font partie de mon processus créatif. Ca me semblait donc assez évident (et aussi plus facile quand on a pas trop de budget) d’utiliser ces autres compétences pour présenter mes chansons le plus personnellement possible. Et donc oui, je suis derrière la direction artistique, mais tout ça est assez instinctif au final. Pour l’EP, j’ai aussi eu le plaisir de travailler avec la photographe Marianne Hell qui signe notamment la pochette et mes photos promo. Je lui ai fait part de mes inspirations, du personnage que j’imaginais pour le shooting et elle a su l’interpréter à travers son travail.

Pour l’anecdote, le clip de Let Me Be Your Lover a été filmé par mon amie MALé en deux prises avec un vieil appareil photo numérique.

C’était l’impulsion d’une après-midi entre copines et au final j’aime ce côté brut de l’image. On peut vite ressentir une pression à « créer du contenu » justement et parfois ça a pu m’angoisser, alors j’essaie de rester la plus sincère dans ce que je présente, de trouver du sens dans cette production.

 

 Dis nous en un peu plus sur cet EP, combien de titres, quel a été le processus de création ? Comment s’est passée la collaboration avec DLVR ?

J’ai commencé à écrire cet EP au début de l’été 2024, il y a donc un peu plus d’un an. J’avais envie d’écrire un ensemble de titres qui raconte qui je suis en tant qu’artiste, en mélangeant toutes les influences et les thématiques qui me tiennent particulièrement à cœur.

Je venais de sortir un tout premier single (With The Nights)enregistré et mixé par Quentin (DLVR) justement, et l’idée de prolonger notre travail ensemble me semblait aller de soi. J’aimais bienbien la vision qu’il avait de ma musique et la couleur qu’il pouvait apporter à travers des propositions d’arrangement et de mix. A l’automne, j’ai passé beaucoup de temps à me former sur Ableton, avec l’aide de Quentin justement. Le rencontrer m’a aidé à gagner en autonomie, il m’a un peu mis le pied à l’étrier on va dire !
Ca m’a permis de composer, écrire et enregistrer 5 maquettes entièrement seule, chez moi. C’était un moment intense et hyper passionnant. Plus j’avançais, plus je me disais que j’avais envie de sons organiques sur cet opus, notamment une belle session rythmique pour gagner en énergie. J’ai alors fait appel à Loris Rebout pour la basse et Noé Zetlaoui pour la batterie. J’avais croisé Noé sur une résidence artistique pendant l’été et Loris étaient une connaissance de Quentin. On a travaillé pendant plusieurs mois ensemble à partir de mes maquettes pour fixer la structure des morceaux et les arrangements. Ils ont vraiment nourri le projet de leur univers et de leur sensibilité. Finalement, on a tout enregistré en février avec Quentin aux manettes et j’ai aussi refait quelques prises chez moi,pour étoffer certaines lignes de guitare par exemple. Il a fallu pasmal de temps ensuite pour finaliser les mixes et les masters (réaliséspar Fabien Menart).

C’était la première fois que je produisais un EP de A à Z, donc ça a été un processus qui m’a beaucoup appris (parfois dans la douleur ahah). Mais je suis très fière des 5 titres qui sortiront le 19 septembre et de l’univers qui s’en dégage.

As-tu une chanson de cet EP qui te touche particulièrement ?

Pas évident d’en choisir une, mais je dirais « Ashes » car c’est la première que j’ai dévoilée au public et elle donne aussi son titre à l’EP.

Elle a une place particulière dans mon cœur de part la manière dont je l’ai composée. Le texte est aussi très à fleur de peau.

Vivienne en concert ça donne quoi?

Pour le moment j’ai joué uniquement en format solo, où je suis avec ma guitare électrique, des pédales d’effet et ma voix.

Je dirais qu’il y a quelque chose d’épuré du fait d’être seule sur scène et aussi une ambiance mélancolique qui se dégage de l’ensemble de mon set.

Cette année, on a travaillé un live en trio avec Noé et Loris, qui ajoute un côté plus rock et plus intense grâce à la session rythmique.

On devrait pouvoir annoncer des dates à partir de la rentrée où on sera tous les trois. J’ai très très hâte !

 

Si tu devais faire la première partie d’un artiste vivant ou mort, quel serait ton choix ?

Trop difficile de choisir parmi mes idoles disparues, alors je vaisrester du côté des vivants.

J’aimerais beaucoup faire la première partie du groupe Wolf Alice que j’admire énormément.

 

 Tu cites Clairo, Soccer Mommy, Lush, Cranes… mais qu’écoutes-tu en boucle en ce moment ?

Dernièrement, j’ai beaucoup écouté le nouvel album de Blondshell, « If You Asked For A Picture » où chaque chanson est une bombe.

J’écoute aussi très souvent l’album Collapsed In Sunbeams » de Arlo Parks que j’ai en vinyle et qui me fait un bien fou.

 

Et après l’EP ? Des envies d’album, de tournée, de collaborations ?

J’ai déjà commencé à composer des nouvelles chansons alors je suppose qu’un deuxième EP va se mettre en route en parallèle de la promo de « Ashes ».

J’aimerais faire le plus de concerts possible pour faire vivre l’EP sur scène et profiter de tout le travail accompli cette année. J’ai aussi quelques collaborations en route avec d’autres artistes et un projet en parallèle de Vivienne qui vont se dévoiler au fil des mois.

Si jamais j’avais la possibilité de produire un album ce serait vraiment incroyable mais ça me semble un peu ambitieux sans être plus entourée professionnellement. J’ai dans tous les cas mille envies en

tête pour la suite, car mon cerveau ne s’arrête jamais et j’ai encore beaucoup d’idées dans mes tiroirs.

 Que peut on te souhaiter pour la suite?

De beaux concerts pour la promotion de l’EP, car le live est vraiment ce que je préfère dans la musique.

Trouver de chouettes personnes avec qui poursuivre ma route créative

@pyofficiel

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