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Parmi les nombreux artistes qui peuplèrent ce festival, se trouvèrent des groupes français venus exercer leurs passions pour la musique. Songazine en a sélectionné trois jeunes échappés, issues de divers horizons musicaux. On parie sur eux pour un bel avenir dans leur domaine.
Du garage sans prise de tête
« Notre son réveille bien le matin, mieux que le café », explique nos gaillards rennais du groupe garage punk Kaviar Special. Nos bretons nous présentent un excellent millésime de pur rock à l’état brut, énervé, de guitares « scuzzy » avec un soupçon de psychédélisme. Ils ont une très belle définition de ce qu’est le garage : « C’est véritablement notre style de musique, comme le dit bien son nom on peut jouer dans un box. En gros, si t’arrives à tenir debout avec ta guitare et à jouer des notes alors bienvenue dans la famille. Notre rock est celui que tu joues entre potes, sans vouloir chercher la complication ». Songazine se rappelle d’un autre band dans la même veine, vous vous souvenez ? Les 51 Black Super.
Avant de se mesurer à la foule massée à l’Etage du Liberté, ils étaient à la Tournée des Trans au mois de novembre. L’occasion pour eux de réaliser de nouvelles expériences : « Nous n’avions jamais joué dans de tels lieux, trois énormes salles et dans de bonnes conditions ». Eux qui ont plus l’habitude de jouer « à peu près partout comme dans un bar. Du moment qu’on a une bière avec nous, on peut jouer n’importe où. » Ils ont joué avec trois autres artistes, Her de « l’électro-pop moderne et grand public » et Broken Back du « reggae-électro assez posé ». Pour eux les Trans Musicales « est un véritable saut vers l’inconnu. Ça te propulse, ça te pousse, puis, en vol après tu ne sais pas ce qu’il va se passer. Cependant, c’est toujours un honneur de pouvoir jouer dans ce festival », commentent-ils.
Après avoir sorti un premier opus à trois cents exemplaires avec un succès obtenu à la longue : « Toutes les semaines on a au moins une vingtaine de personnes qui nous le demandent. Du coup nous n’en pouvons plus, alors la solution c’est qu’on va en refaire un ». Ils nous pondent un nouvel album pour Avril 2016. « Il sera dans la même veine que le premier ». On l’espère car à Songazine nous avons apprécié le son brut et déjanté de Kaviar Special. Mention spéciale à la chanson instrumentale Ptit Cul, Summer et Bored to Death. En attendant le peaufinage de l’œuvre, on vous laisse avec les clips de deux prochaines chansons : Come On et Highway. Deux vidéos complètement barrées à la sauce rétro (Enregistrées sur support VHS). Enjoy !
Dodo Matfusi
Le Printemps de Bourges puis maintenant les Trans Musicales, les nantais d’Inuit n’ont pas chômé cette année. Simon le batteur et Pierre le saxophoniste du groupe prennent cette expérience avec philosophie : « On l’a pris d’abord comme des concerts joués devant un public, puis comme deux vrais tremplins. Ils nous apportent des rencontres avec des professionnels de la musique ». La force de nos six artistes, c’est leurs nombreux univers musicaux. « Nous avons un côté techno, par exemple avec Rival Consoles et ceux du label Erased Tapes Records, notamment Nils Frahms. La musique contemporaine joue beaucoup, notamment Steve Reich, père de la musique minimaliste ». Chose étonnante, leurs influences vont même jusqu’à Beyoncé : « C’est vrai qu’on possède un peu de R’N’B, comme on l’explique : on est un gigantesque brassage de musique ! ».
Même si leur mélodie est rythmée et réjouissante à l’écoute, les textes d’Inuit sont sombres. Par exemple dans Dodo Matfusi : « C’est une chanson qui parle de paralysie du sommeil, d’où le dodo… » Explique Pierre, Simon coupe : « Et Matfusi est un prénom du continent africain. On aime bien la sonorité qu’il porte. Le refrain un peu scandé est une façon de le réveiller, mais le corps reste piégé ». Dans Tomboy, le titre éponyme du prochain EP qui sortira fin janvier, les paroles racontent : « C’est Coline qui voulait parler de l’histoire d’une fille qui est lesbienne et qui fait son coming out ». Pour anecdote la sortie du clip est tombée le même jour où le film de Céline Sciamma était en rediffusion sur Arte.
Coline est la nouvelle chanteuse, arrivée il y à peine trois mois. Elle semble bien intégrée : « ça se passe vraiment bien. On adore bosser avec elle. Nous avons crée en entier un set, tout ce que tu as entendu est nouveau. »
Juste avant la rencontre, ils ont joué le jeudi leur concert où une masse de curieux est venue écouter leur son électro-pop à la sauce tribale. « C’était très bien, on l’a bien vécu. On ne s’attendait pas à tant de monde donc voilà… hyper contents », commentent nos deux musiciens.
Des indiens rockeux à Nantes
Kokomo est un jeune groupe de rock à l’énergie revigorante. Après un concert de folie au Liberté et entre deux interviews, Songazine rencontre ses deux membres.
Chacun est issu d’une culture musicale bien particulière, la mouvance électro et le hip-hop pour K20 (batterie) et le blues traditionnel pour Warren (guitare). « Ce qui est marrant, c’est que K20 a baigné dans la musique depuis longtemps et a écouté dans son enfance tous les albums de Led Zep, de Santana et de son daron que j’écoute beaucoup aujourd’hui » commente Warren. K20 cite Björk, Radiohead ou encore Massive Attack comme ses modèles de référence.
Si ce grand écart musical peut surprendre, il est un des moteurs du groupe au même titre que l’improvisation. « On a une certaine liberté. J’ai un clic qui cale les choses et le fait d’être deux permet à Warren de faire une seize mesures ou trente-deux si ça le fait marrer. On sait où on va et comment se rejoindre par la musique ou par le regard » explique K20. La complicité entre les deux hommes est évidente. Le batteur-indien raconte que lors de leur rencontre « ça a matché direct dans l’humain comme dans la musique. Je considère maintenant Warren comme mon petit frère« . « Ce qui est cool c’est qu’en général, on n’a pas besoin de se parler. On sait qu’on veut aller dans telle direction sans même se l’être annoncée » continue le guitariste.
Leur univers musical riche est appuyé par un style graphique tribal relativement récent. La dimension du spectacle apparaît comme partie intégrante de l’ADN du groupe. K20 nous explique un peu plus : « dans le clip Cherokee Gal, je me suis mis en shaman. Et puis on s’est dit tiens : pourquoi ne pas garder le côté rocker de Warren et pour moi le coté animal pour la batterie. Je tape sur des bambous et ça me va bien. Cela nous met dans un univers même si on n’exagère pas trop le truc, on ne fait pas de l’acting ». Warren lui « attache beaucoup d’importance à ce qui se passe visuellement. J’aime voir des musiciens faire le show et me filer un frisson de malade« .
Les Transmusicales sont un évènement de taille pour ce jeune groupe en pleine ascension. L’excitation est encore palpable chez les deux compères. Warren détaille: « les Trans ça reste le top, c’est le rendez vous ou tout les programmateurs de l’hexagone se rejoignent. C’est pour ça que c’était super important notre set tout à l’heure et qu’on a ressenti un petit trac qu’on n’a pas d’habitude. ». K20 renchérit « On était énervés avec l’envie de tout niquer! ».
Au sein de la très prolifique famille nantaise, K20 recommande INUIT « mes chouchous que je connais depuis très longtemps » tandis que Warren donne l’éloge aux Chenorbyl Boogie « du rock des années 50 mais joué en version russe avec des têtes de fous ».
La conversation se termine et leurs derniers mots sont : « Faites l’amour« , pour Warren et K20 clôture par un « Et puis on les emmerde bien fort ces gens là ».
La palme du meilleur dernier mot d’une interview revient aux membres de Kaviar Special. « Frite » et « canapé » nous n’avons plus qu’à dire Kamoulox…
Thomas Monot et Jéremie Carlotti