En 1989, The Wedding Present sort un album extra-terrestre composé de deux sessions radios : Ukrainski Vistupi v Johna Peela. Le chanteur violoniste Len Liggins et le mandoliniste (j’ai vérifié) Roman Remeynes prêtent main forte au groupe.

The Wedding Present n’ont alors sorti que George Best, la compilation Tommy et une Peel Session. Mais le père de de Peter Solowka, l’homme qui joue de la guitare plus vite que son ombre, est Ukrainien et cela l’inspire. Il convainc les autres membres. Le résultat est bluffant : le folklore ukrainien revisité à la sauce post-punk, c’est juste irrésistible.

The Wedding Present sort ensuite deux chefs d’œuvre, Bizarro, et surtout Seamonsters, très marqués par la guitare speedée de Solowka, mais ce dernier est ailleurs. Il élabore en parallèle en 91 le premier album des Ukrainians, et, sans doute contraint de choisir entre les deux groupes, quitte son comparse Gedge et The Wedding Present.

Abandonner un groupe prometteur et génial pour ne faire presque que des reprises folkloriques voire nationalistes mêmes incroyablement réussies ?

De deux choses l’une, soit Gedge, leader historique des Wedding Present, ne supportait pas de partager la vedette avec Solowka, soit et, cette hypothèse m’arrange, le natif de la banlieue de Manchester a été transporté par ses racines ukrainiennes et a fait le choix du sang. Un choix solide, puisqu’ils affichent 30 ans de carrière à présent ! 30 ans, bon gré mal gré, à pondre la même recette depuis, c’est soit qu’il y a beaucoup d’argent à se faire, soit, et c’est plus probable, qu’ils prennent un réel plaisir à hystériser des foules de compatriotes et de curieux égarés.

Alors oui, si Poutine avait écouté The Ukrainians dès 1991, il aurait compris qu’il a affaire à des tenaces, enthousiastes, soudés, et qui plus est excellents musiciens. On n’a pas fait mieux pour garder le moral, même en temps de guerre, non ?

A propos, leurs dernières productions, des concerts et un t-shirt de charité https://www.the-ukrainians.com/product-page/anthem-

A vot’ bon cœur.

ArNO

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