Par Téléphone, en direct de Rennes…
Duc, Pierre, Xav et Zlat forment un groupe de garage où l’on ressent une forte dose de country-folk. Leur nom est tiré du célèbre conifère qu’on utilise lors de la célébration de la naissance du plus grand hippie sur Terre : Jésus. Le 6 mai, Sapin sort son nouvel album Smell of A Prick, chez Howlin’ Banana et Beast Records.
« Nous sommes des campagnards rennais, » commence Pierre le chanteur-guitariste du groupe. Au début, ils avaient un premier groupe plus hargneux : les Blackjack Davy. Cependant, l’inspiration avait tiré sa révérence. Sans se laisser abattre, Duc, Zlat et lui-même décidèrent en 2013 de fonder Sapin. Il s’ensuit un premier vinyle sorti chez Azbin Records, One Two T Ree Four. La même année, une cassette Radio Hits apparut à Noël, chez Retard Records. Elle comprenait les prémices sonores du groupe. Puis en 2014, Wrong Way, le premier album, était dans les bacs.
En février 2015, le quatuor commença l’enregistrement de leur deuxième œuvre, dans la plus pure tradition du DIY. « Nous l’avons toujours été et nous le resterons. L’abri 101 est notre repère, puisque que notre pote Arthur Paichereau officie en tant qu’ingénieur du son. » Les amis c’est sacré. Un autre est devenu leur illustrateur, Antoine Marchalot. « Il est dans la bande dessinée. C’est lui qui nous a concocté ce bonhomme caca qui se défenestre, sur Smell of A Prick, » sourit-il.
L’œuvre inaugure l’arrivée du quatrième homme, Xav’, le deuxième guitariste. « On a changé nos habitudes.On a composé à deux même si ce n’est pas le cas pour toutes les chansons. Le fait d’être à deux apporte de nouvelles perspectives et rajoute une nouvelle sonorité à certaines de nos chansons. »
La musique de Sapin est du Johnny Cash en mode garage punk. Pierre affirme : « Il y a un peu de ça. Nos influences sont diverses et variées. J’apprécie tout ce qui touche au folk, un peu de garage.» L’appellation « garage » est moins significative pour eux : « Nous participons à cette scène. On joue dans des lieux dédiés à ce genre. Nous en sommes influencés. Quand on te parle de garage, tu t’attends à un son plus saturé avec de l’écho dans la voix. Nous, on veut se démarquer et posséder un côté plus dansant, il faut que ça soit une fête. »
Dans Smell of A Prick, certaines chansons sortent du lot comme Good Old Day. Le guitariste commente «Elle est différente en instrumental.
Au début on joue en ternaire. J’aime bien ce genre de changement où tu commences en mode petite ambiance puis après ça part dans les cacahuètes.» Les paroles de leurs chansons, c’est Pierre qui s’y colle, même si il avoue ne pas y s’attarder. « Elles ne sont pas nos priorités. Je dois les écrire car il faut bien quelqu’un qui s’y mette. Pour moi, il faut juste que ce soit une belle mélodie. »
Hipster Johnny, comme son nom l’indique, se moque des barbus à lunettes noires Ray-Ban, bonnets et chemise à carreaux. « On se fout un peu de la gueule des hipsters. Elle possède un petit côté arriviste, » il avoue, « C’est gentillet, car nous aussi, on l’est peut-être. On taquine souvent des personnes qui favorisent le paraître. Il existe beaucoup de ces types dans la scène musical et cela nous fait bien marrer. » Il en conclut : « La plupart de nos morceaux ridiculisent des gens, mais restent bon enfant. Ce sont des blagues. »
Ce délire moqueur, on le retrouve dans leurs clips notamment dans « I am Alive». L’histoire d’un gars qui lutte pour sa vie, en jouant au Pierre-Feuille-Ciseaux avec la Faucheuse. « On adore nos clips. On les réalise nous-mêmes. On se retrouve dans un coin près de Rennes puis on s’éclate. Je déteste qu’on réalise tout à ma place. » Songazine vous conseille de regarder aussi Wrong Way, « une parodie à la con de western, où on se prend pour des cow-boys bretons », rit-il.
Sapin est sur les chemins de Bretagne, pour une série de concerts avant les release parties en Juin. Il finit notre conversation : « On joue avec nos frangins de la scène garage, Regal. » On retrouvera Sapin le 11 juin à l’Espace B pour la release party parisienne de Smell of A Prick.
Thomas Monot
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