Les Trans Musicales de Rennes, c’est un festival absolument énorme au parc Expo de Bruz, à côté de Rennes, mais c’est aussi un Off, les Bars en Trans.
On n’en aura vu qu’un soir, parce qu’avec un seul week-end sur place, il fallait faire des choix, mais on a choisi le bon soir, on en est certaines ! Ce samedi soir, au Naka Ma, se produisaient Grand Hôtel, puis Léo Fifty-Five.
Grand Hôtel
Bienvenue dans ce Grand Hôtel classieux et confortable. Dans cet établissement, la moquette est rouge carmin, les couleurs sont chatoyantes et très harmonieuses. La décoration est d’une finesse incomparable, les chambres du meilleur confort. La qualité d’un douze étoiles au minimum.
Le réceptionniste, Jérémy, de noir et de bretelles vêtu, vous accueille au doux son de son violon. Ses yeux sont aussi profonds que les notes qu’il tire de son instrument. Ses mélodies vous enjoignent à séjourner ici, longtemps, longtemps… Vous avez envie de vous évader du quotidien et de couper téléphones et ordinateurs pour vous détendre dans cette pension où tout est plus beau.
La cuisine y est faite dans du cuivre, par un chef trompettiste étoilé, Sisko, qui ravira tous vos sens. Les accords mi et vins sont délectables.
Pierro le barman siffle à longueur de journée en essuyant les verres et attrape sa guitare entre deux cocktails. Il joue de la folk, et les clients adorent. Il tape du pied, et tout le monde l’imite avec ses mains. L’ambiance du bar est cosy, on s’y love dans des fauteuils-cocons lorsqu’on n’est pas debout à danser.
Toute la journée, les accords de guitare de Pierro s’entremêlent aux aigüs du violon de Jérémy et de la trompette de Sisko, et ce cocktail est le plus suave, le plus pétillant et le plus percutant à la fois. Les clients chantent, des « oh » et des « ah », parce qu’ils sont ravis, et qu’ainsi, il n’existe aucune barrière de langue.
On ouvre encore la porte d’une chambre de ce Grand Hôtel. Parce qu’elles sont toutes sublimes et différentes :
En fin de service, les trois employés, heureux mais fatigués, se retrouvent au milieu du hall, entourés par leurs clients, pour leur offrir un moment de musique d’une intimité déconcertante. Ils les enveloppent d’une chaleur douce qui leur fait oublier tous leurs problèmes.
Cet hôtel-là est unique, il n’a copié sur aucun autre. Tu ne le trouveras pas dans les guides touristiques. Pour avoir une chance d’y mettre les pieds, tu dois absolument cliquer ici.
Léo Fifty Five
Il arrive sur la petite estrade du Naka Ma, et nous fait l’impression d’un colosse. Son visage est jeune, mais son attitude est posée et mature. Il ajuste son pied de micro, s’assoit sur le tabouret, puis non, renvoie le tabouret dans le public, parce que finalement, il est plus à l’aise debout. Il réajuste son pied de micro, comme de nombreuses fois pendant son show, c’est comme un tic, mais c’est trop mignon. BAM ! On est déjà touchées au cœur.
Et ça, c’était sans compter sur ses textes et son flow accrocheurs, son sens du contact avec le public et son groove incroyable.
Fils d’une chanteuse indonésienne, ayant baigné dans la musique dès le plus jeune âge, Léo Fifty Five est poly instrumentiste et se destine de prime à abord à être beatmaker. Puis, comme il aime les défis, Léo se lance dans la composition et l’écriture de ses chansons, d’abord en anglais, puis en français. Ses textes se nourrissent de l’air du temps, à l’instar de ce Tétéou :
L’amour est évidemment au centre des préoccupations de Léo, et il le raconte si bien, habillant ses mots d’une belle sensualité.
Au cœur du concert de samedi, il y a eu ce moment magique du battle totalement funky music de basse à cinq cordes et guitare avec son guitariste qui nous a rappelé que la musique, ça se joue. Effectivement, c’est bien palpable, c’est le credo de notre chanteur. On s’amuse, et surtout, on profite. Merci Léo pour tes good vibes.
Léo Fifty Five est lauréat du Fair 2020, et on a bien compris pourquoi. C’est un des jeunes espoirs du R’n’B.
Un sacré phénomène dont on entendra parler dans les années à venir, à suivre ici.
Anne-Laure et Violette
