
Fier de lui ! (disclaimer : c’est le sang)
Mon rédac en chef très chéri est super soucieux de notre indépendance et de notre totale objectivité c’est pour cela que je ne vous parlerai pas du p’tiot Aymeric dit Rikuu.
Je ne vous dirai donc pas que le rock n’est pas mort tant qu’un loustic dans sa vingtaine veut imiter la guitare de Johnny Marr, la voix d’Ian Curtis (au début) et les arrangements de Mogwai. Ca ne donne donc pas le très propre single « Morning Stars » de Rikuu.
Mon ami « Thierry l’Encyclopédie » a eu l’insigne honneur de pouvoir l’interviewer. Ni lui ni Rikuu n’étaient en pyjama malgré leur admiration pour The Guru Guru (je devais les citer quand même) et même si Aymeric n’a pas encore trouvé son habit de lumière.
Vivement que je n’aie pas l’occasion de chroniquer un album de Rikuu…
Pato « Je Suis Son Tonton » C
Interview de Rikku
Rikuu sort un premier titre prometteur sur les plateformes numériques. Morning Stars est un morceau d’un projet solo, composé et interprété par Aymeric.
Aymeric est un musicien de 27 ans, né à Nantes et ayant grandi à Bordeaux. Depuis la fin de ses études, il vit à Paris (4/5 ans).
Aymeric s’est lancé dans la musique à l’âge de 15/16 ans. Il n’a pas fait le Conservatoire, il a appris la musique tout seul et se l’est approprié, version tablatures des temps modernes.
TB – Aymeric, Rikuu, ton nom d’artiste, ça veut dire quoi ?
Rikuu – Ah, bonne question !
En fait, je voulais un nom d’artiste. Je ne voulais pas simplement m’appeler Aymeric, c’est une façon aussi d’avoir un autre moi dans lequel j’ai peut-être plus de possibilités créatives où j’ose faire plus de choses.
J’ai donc cherché un peu et en fait Rikuu était une évidence (se prononce « RIKOU » avec une orthographe un peu bizarre). Rikuu c’est en fait mon surnom donné par certains de mes proches. J’ai du coup trouvé ça sympa. Ce n’est pas quelque chose qui est sorti comme ça du chapeau tu vois ?
TB – Explique nous l’enregistrement de « Morning Stars », comment l’as-tu enregistré, avec qui, où ?
Rikuu – Alors, la majeure partie de l’enregistrement s’est faite chez moi. J’ai un home studio avec pas mal d’éléments, des cartes sons, des micros, des plugins, des logiciels de montages sonores. La première maquette de Morning Stars, je l’ai pré-mixée mais de manière un peu brute, je n’ai pas non plus des compétences de mixage très développées, ce n’est pas mon métier, je n’ai pas non plus eu des formations là-dessus.
J’ai ensuite enregistré toutes mes voix dans un studio avec un ingénieur son à Paris.
C’était cool parce que du coup j’ai eu des retours en live, des idées sur l’harmonie dans les voix, tu vois ? Genre des octaves à jouer. J’ai passé une journée là-bas, et c’était vachement bien.
Et la possibilité d’utiliser un bon matos d’enregistrement, c’était vraiment bien aussi.
Après, une fois la maquette passée, il y a eu le mixage et le mastering comme souvent, on va dire.
Je connaissais un mixeur d’un groupe français qui s’appelle Shoefiti, un groupe difficilement classable mais qui fait un peu des choses alternatives, noise rock, pas forcément complètement dans le style que je joue, mais avec vraiment cette approche indépendante et très passionnée de la musique. On a donc travaillé pendant un mois et demi, sur le mixage du morceau.
TB –En fait, tu as enregistré seul la guitare, la basse, la batterie…
Rikuu – Alors la batterie, effectivement je ne te l’ai pas dit, j’ai travaillé avec un batteur sur Internet. C’est le seul instrument dont je ne joue pas, sinon tout le reste c’est moi.
C’était important d’avoir quelqu’un qui sache vraiment jouer de la batterie avec des vrais toms, des vraies cymbales. Cela étant, je n’exclus vraiment pas du tout d’utiliser, par la suite, des boîtes à rythme pour donner des ambiances un peu New-Wave, pourquoi pas ? Comme New Order, je trouve ça sympa comme ambiance.
TB – Depuis combien de temps as-tu ce projet solo en tête ?
Rikku – Cela faisait depuis un petit bout de temps que j’avais envie de me lancer dans un morceau solo comme ça. Ce morceau m’a pris près de 6 mois.
Je voulais explorer toutes les possibilités créatives, aller jusqu’au bout d’une inspiration que j’avais.
J’ai fait pas mal de groupes depuis que je suis à Paris et j’en ai même actuellement encore quelques-uns. Mais, en fait, dans un groupe, il faut faire avec un collectif et parfois on est un peu limité dans les inspirations qu’on peut avoir. Parce que voilà, il faut qu’il y ait une cohérence avec les autres membres du groupe.
Je crois que je voulais me donner un peu carte blanche sur toute la toute la production musicale, le partage sur les réseaux sociaux, la construction d’un cover, toute la direction artistique du projet en fait.
TB – Et ça peut te donner des idées sur un projet de groupe autour de tes compositions ?
Rikuu – Pourquoi pas, un jour ? Ça m’a conforté sur le fait que j’avais envie de continuer à faire d’autres morceaux en solo, de me constituer un répertoire un peu plus étoffé.
Et je pense même essayer, d’ici 1 ou 2 ans, à sortir soit un album, soit un EP.
TB– En version dématérialisée ou tu penses au vinyle ou au CD ?
Rikuu – Alors en dématérialisé, ça c’est sûr, ça sera accessible sur les plateformes de streaming comme j’ai pu le faire avec ce single mais pourquoi pas aussi, pour bien marquer le coup, l’avoir sur disque.
Le vinyle, je ne sais pas trop parce qu’en terme de production ça n’est pas simple. Sur la partie mixage, mastering, il faut beaucoup adapter ton travail, notamment sur les basses. il y a pas mal de choses à recalibrer, en terme de fréquences sonores. Donc c’est peut-être plus compliqué
Le CD est une bonne option, je trouve aussi le format K7 assez cool.
TB – Concernant la chanson « Morning Star », ce sont des étoiles plein les yeux au réveil ? Plein de doux rêves ? Ça raconte quoi en fait ?
Rikuu – En fait l’idée, c’est quand on s’éloigne de personnes, sans comprendre pourquoi, pas qu’on se soit disputé mais naturellement, avec des parcours de vie distincts, on s’éloigne, on se sent un peu différent.
Les Morning stars c’est un peu ça. Enfin, je voulais rester sur un texte libre d’interprétation.
TB – Un peu personnel ?
Rikuu – Oui, enfin ce que je veux dire ce n’est pas forcément quelque chose de trop explicite mais de compréhensible, que chacun puisse vraiment se l’approprier. Les étoiles du matin peut-être qu’on les regarde avec un peu de nostalgie ?
L’idée, c’est l’envie que l’on peut avoir sur les évolutions que l’on a, qui nous éloignent un petit peu, c’est ça le message. Ça reste aussi un peu positif. Je pense que l’ambiance de la musique est quand même globalement assez posée.

TB – Et les prochaines thématiques, tu comptes raconter des histoires personnelles, des chansons engagées, des textes plus légers ?
Rikuu – Ça reste à fixer dans le temps, j’ai plutôt envie de raconter des choses, des histoires et des ressentis personnels.
J’ai envie de creuser l’univers autour de Rikuu qui est visible un peu dans la jaquette, où en fait, il y a des couleurs un peu vibrantes autour des étoiles, un côté un poil dream féérique.
Le fait aussi que Rikuu est un peu symbolisé par une poupée. En fait, je trouve que ça me donne aussi des possibilités de créer un monde un peu cartoon, presque enfantin en fait, de tisser au fur à mesure un monde un peu « dreamy ».
Tout au long du projet, l’aspect visuel sera important. Enfin, je vais essayer d’y travailler.
TB – je me demandais à quoi la jaquette faisait références, tu nous as dit pour la poupée mais pour le reste ?
Rikuu – Alors c’est un peu du feeling quand même. Ce que je veux montrer n’est pas forcément à prendre au premier degré.
Il y a un petit chat dans la Cover qui est le mien, je trouvais ça juste sympa de le rajouter et ça me faisait un peu marrer.
Mais sinon, pour le reste, c’est plutôt une esthétique que je voulais montrer avec ce petit personnage.
TB – Quelles sont tes influences musicales, notamment pour ce titre ?
Rikuu – Sur la composition, je me suis vraiment forcé à ne pas trop écouter un artiste en même temps parce que je n’avais pas envie de faire du copier-coller. Parfois, c’est inconsciemment que ta musique est un peu teintée d’un artiste.
Après, forcément ce qui va me parler c’est l’univers indie teinté d’électro comme Pond ou Tame Impala ou d’autres groupes comme Dayglow ou les Ducks Ltd.
Sinon, la guitare drive un peu le morceau et je voulais vraiment travailler les sons, les ambiances.
TB –Tu as parlé de groupes dans lesquels tu jouais, quels sont-ils ?
Rikuu – Clamn Dever que j’ai rejoint récemment, où je suis moins dans la composition mais plus dans l’interprétation live et un groupe d’amis d’études, plus pop rock qui s’appelle Doxat, qui est moins actif mais on a quand même sorti un EP l’année dernière.
TB –Une dernière question, tu arrives à concilier le projet solo, les groupes et ton travail ?
Rikuu – Ce n’est pas simple mais j’arrive à le faire. La musique c’est une passion, je ne cherche pas à en vivre, enfin pas pour le moment.
TB – Merci Aymeric et hâte d’entendre la suite de ta musique. Je te souhaite beaucoup de réussite.
Thierry en pleine Manoeuvre