Que reste-t-il d’un groupe qui eut son heure de gloire dans les eighties ? Le temps cruel efface-t-il tout ? Les morceaux marquants d’une époque deviennent-ils ringards ou obsolètes ?
Concernant les Psychedelic Furs, les réponses sont respectivement : une poignée de très bonnes chansons, non et encore putain de non.
Ce groupe « new wave » formé en 1977 a acquis un peu de célébrité pour la chanson Pretty in Pink du film du même nom, mais il est important de réécouter d’autres formidables morceaux qui n’ont pas vieilli ! Pourquoi ?
Rythmes lancinants ou marqués, synthés ou saxophone qui sonnent toujours avec beaucoup de charme. Les guitares cognent et vibrent mais avec classe. Les orchestrations sont riches et colorées. Avec du recul, voici des mélodies « catchy » et romantiques, enlevées, excitantes. Leur poésie résiste à l’oubli : force de ces artistes. C’est là que commence la pérennité, signe d’une réussite dans un travail, une recherche, une expression, oui ou non ?
La voix cassée de Richard Butler demeure évocatrice et intemporelle, avec une touche d’ironie et d’arrogance qui sonne juste : ce diable d’homme sait la moduler avec un pouvoir de séduction réel. India en mode énervé ou Sister Europe rêveuse, insistante ont conservé un potentiel d’impact puissant. Cette voix conjugue justesse et originalité, tout simplement.
President Gas en a gardé, dangereuse, méchante et forte, et Heaven est simplement belle, très belle. The Ghost in You constitue une perle pop, que 99,9% des groupes sur cette terre aimeraient pouvoir pondre.
Résumons : les Psychedelic Furs furent à la mode, dans une mode qui a disparu, mais leur œuvre tient bon. D’ailleurs ils tournent encore et délivrent un quasi best of à des foules conquises. Voir une set list jouée il y a peu lors d’une tournée avec The Church, aux USA.
Votre serviteur vote oui X 1000 et lève la main en disant « semper fi » et, toi, lecteur-internaute, ne passe pas ton chemin, ouvre tes oreilles pour découvrir ou te remémorer cette poignée de petits chefs d’œuvre.
Jérôme « pretty in black » V.
