Nous sommes tombées sous le charme de Divine de Maud Lübeck sorti le 18 janvier dernier chez Finalistes. Tout en élégance, son album, nous a saisies, attrapées, pour ne plus nous lâcher et nous transporter 9 morceaux durant dans le voyage d’une rencontre amoureuse, sur les montagnes russes de la mécanique du cœur.
Nous avons rencontré Maud Lübeck à l’occasion de son showcase au Walrus (disquaire – café concert pointu et chaleureux, Paris Xe) ce samedi 2 février.
Maud Lübeck, auteur – compositeur – interprète, découverte par le grand public en 2012 avec La Fabrique, son premier album, a assuré notamment des premières parties pour Dominique A et publié en 2016 Toi non plus (Chroniques d’une rupture). Il deviendra le premier volet d’un dyptique consacré aux relations amoureuses auquel Divine (Chroniques d’une rencontre) vient faire face.
On retrouve chez Maud Lübeck l’empreinte d’une constellation d’artistes dans laquelle on croiserait Françoise Hardy, Serge Gainsbourg et Jane Birkin, mais aussi Anne Sylvestre et plus récemment La Grande Sophie, pour la qualité remarquable de ses textes, la justesse et la pudeur de ses interprétations.
Divine qui vient de paraître a été scénarisé par Maud Lübeck en écho à Toi non plus. D’ailleurs Toi non plus, davantage électro, s’achève en suspension sur quelques notes de piano, qu’on retrouve sur l’ouverture saisissante de Divine, premier morceau de l’album éponyme.
« Divine, je l’ai écrit sur mon piano, auquel j’ai laissé toute cette place (…). Je l’ai fait dans une période très courte, en deux – trois mois. Je suis repartie un peu plus tard en studio pour faire les voix, les chœurs et réenregistrer le piano. (…) Être en immersion totale comme ça permet de se sentir guidé par des choses qui nous dépassent. »
Divine est en effet finement conceptualisé. D’abord la si précieuse rencontre (Divine), l’exquis émoi qui nous envahit (Amoureuse), puis les affres du doute, de l’expérience (À deux), auxquelles répond l’espoir de « laisser aller l’idylle » (L’autre part)… jusqu’à l’instant où la musique du cœur s’accélère sur une ligne droite (Cardiophonie), et cherche la mesure, l’accord majeur. Pas simple quand à l’aube d’une rencontre persistent les ombres des chagrins passés (Ne me dis pas, L’absente), qui par une bouleversante supplication (Cœur) s’effacent dans la lueur d’une ode à « un dernier amour, celui qui durera toujours », lumineuse déclaration et sublime mélodie (Dernier amour).
Dans ce jeu de l’amour et du hasard, Maud Lübeck, par le pouvoir magnétique de sa voix et de mélodies raffinées, étourdissantes, parvient à nous happer dans cet espace temps qui s’étire, pour nous faire sourire, pleurer ou frémir avec juste ce qu’il faut de mélancolie.
Dans ce souffle et ce relief il y a aussi beaucoup de chœurs, magiques, ceux de Maissiat et Edward Barrow… « très présents pendant la période de création, c’était une évidence ».
C’est donc en toute logique qu’ils l’accompagnaient avec complicité samedi soir à l’occasion du showcase au Walrus. Dans l’espace chaleureux du disquaire, le public solennel attendait de voir Divine incarnée. Maud Lübeck a interprété avec une élégante et touchante sincérité son dernier album en intégralité. Entre les applaudissements nourris, on l’a perçue émue, reliée à ce public (on a pu y apercevoir Robi qui a réalisé le très réussi clip de Ne me dis pas), comme sur une même longueur d’onde.
Ponctuant son concert d’illustrations sonores malicieuses et de jeux d’ombres et de lumière, Maud Lübeck invite aux correspondances et suggère qu’il existe peut-être un langage codé, celui de l’élan amoureux…
Alors si le cœur vous en dit, tendez les deux oreilles vers Divine, on n’en sort pas indemne, on en sort grandi.
Veyrenotes et Wunderbear
Prochain concert le 22 mars chez Les Trois Baudets
Un grand merci à Maud Lübeck pour sa disponibilité.
Crédit Photo de une : Marie Magnin