L'échelle de Jacob

Adrian Lyne

1991

Jacob Singer est un vétéran de la guerre du Vietnam, employé des postes New-Yorkaises. Un soir, alors qu’il rentre chez lui en métro, de troublants événements surviennent. Dans la rame qui manque de le percuter, une silhouette baignée de lumière crue le fixe intensément. Les jours qui suivent ne vont rien arranger : hallucinations, flashbacks, présences inquiétantes, un étau malsain se resserre autour de Jacob. Le vétéran navigue entre deux réalités contradictoires : dans l’une, il est maqué avec sa collègue des postes, la belle (mais fourbe) Jezebel. Dans l’autre, il est resté fidèle à Sarah, sa femme. Où est la vérité ? Où s’arrêtent les hallucinations et où débute la réalité ?

J'acob's ladder

Jacob’s Ladder est un thriller fantastique absolument brillant. Adrian Lyne distille en nous, lentement mais vicieusement, une atmosphère de plus en plus étouffante et… démoniaque. En effet, le film est truffé de références bibliques, de son simple titre jusqu’aux noms des personnages, en passant par bon nombre de choix de mise en scène. Et c’est tout ce qui fait sa force. Car là où Jacob’s Ladder touche au sublime, c’est bien évidemment au détour de sa géniale et bouleversante conclusion, qui jette d’un seul coup un tout nouvel éclairage sur l’ensemble du film. Une fois terminé, une seule envie : le re-visionner pour tout comprendre. Une œuvre à la fois terrifiante et apaisante, épaulée par un Tim Robbins des grands jours.

Non content de proposer d’innombrables scènes toujours plus crues et hallucinées, le film baigne dans une troublante atmosphère de conspiration surnaturelle. Cerise sur le gâteau, il en profite aussi pour dresser une critique des gouvernements et de leur attitude vis-à-vis de leurs soldats en temps de guerre. Plus qu’un simple long-métrage de flippe, Jacob’s Ladder est un grand et beau film, qui suscite chez le spectateur l’effroi autant que la mélancolie. Incontournable et obsédant.

 

Matthieu Vaillant

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