Las Aves

Les Las Aves sortent aujourd’hui leur premier album, Die In Shanghai. 

Ils sont des aigles venus de la ville rose de Toulouse. Ils sont de véritables enfants du rock qui ont commencé sous un autre nom, The Dodoz. Puis, ils décidèrent de virer de bord, tout en gardant la même formation, la même énergie, pour devenir, aujourd’hui, un quatuor où l’art-pop, le future rock et le heavy R’N’B se croisent.

Los Angeles (2015) fut le morceau de transition. Un peu comme, Ceremony de New Order, ancien Joy Division, mais heureusement pour eux, ils ne comptent pas de décès dans le groupe. « Il est une passerelle vers une nouvelle vision musicale, tout en gardant le même noyau dur. Dans l’EP, tu ressens encore ce côté Dodoz ». 

Las Aves

Avant…

Las Aves

…après

Die In Shanghai s’est construit entre la Normandie, Paris et la Haute-Garonne. De nombreux contributeurs de talent ont rejoint le projet des Las Aves. On compte parmi eux, l’artiste indonésien Ferry Gouw (Major Lazer) et Jacques Parnel pour la pochette de l’album. «  L’idée est de travailler avec des gens dont on admirait le travail. »  Le contact avec ces artistes a été très rapide : «  Nous les avons contactés avant de signer quoique ce soit. On a envoyé des mails à droite, à gauche, comme des bouteilles à la mer. On a eu, bizarrement, des réponses assez vite avec qui on désirait bosser. On voulait vraiment s’entourer de gens proches de notre univers. » La dernière personne à participer à l’élaboration, est une moitié du duo d’indie-folk, The Dø, Dan Levy. Les aigles se souviennent des journées avec lui : « Les journées étaient cool. Parfois, tu pouvais passer de l’enfer au Paradis. On pouvait très bien danser sur le canapé ou bien se faire éclater la gueule par terre pendant deux heures.  Dan est un musicien qui a une multitude de personnalités et de qualités. »

L’œuvre est à la fois, un condensé de musique, mais aussi d’arts visuels. Les Las Aves essayent de trouver un équilibre entre les deux. Ils ne veulent surtout pas qu’on les observe comme des musiciens favorisants l’image. « De base, le plus important c’est la musique. Si on était dans une île déserte on ne garderait que ça. C’est vrai que de nos jours, l’image est devenue quelque chose d’hyper important. C’est presque regrettable. Il existe plein de bonnes choses qui se perdent au niveau musical. Le côté visuel nous intéresse vachement. On adore le cinéma. On veut créer un univers graphique en alliance avec notre musique. »

Las Aves

By Jacques Parnel

Au début, la formation était un groupe de garage-rock pendant un temps. Avec cette nouvelle directive, ils ont troqué petit à petit les instruments classiques de rock. « On les utilise toujours. Ils sont plus camouflés, triturés avec des effets dessus. C’est vrai, Dan nous a décomplexés à ce niveau. Avant, on jouait avec beaucoup de guitares qu’on essayait de faire sonner en synthé. Dan nous a dit «  Utilisez-les, vous êtes idiots les gars. » A l’époque, pour nous, ce genre d’instruments était Vade Retro Satanas. Puis, on a découvert les synthétiseurs analogiques, différentes machines avec lesquelles on s’est vraiment amusé. On ne savait pas les utiliser, il y a eu des accidents et on a dû réapprendre. » Leurs habitudes de composition ont vite chamboulées : «  Ça nous a donné une nouvelle forme de travail. Avant que tu avais l’habitude de composer à la guitare. Tu avais des automatismes. Je pense que cette nouvelle façon de produire un son, avec des claviers, se rapproche de celle du hip-hop. »

Les styles de musique se côtoient, mais s’ils avaient à choisir « ça serait plus le  trip-hop. » Ils nous parlent des groupes qui les ont inspirés : « Nos influences se tournent vraiment sur la tranche seventies-eighties, avec Bowie, Talking Heads, Devo, mélangés avec des artistes plus modernes, comme The Internet, Kanye West, Kendrick Lamar. Nous aimons la modernité, mais on a aussi beaucoup d’amour pour les bons vieux classiques rock. Et, au milieu, tu as Portishead. » Marquee Moon de Television  a marqué l’esprit de chacun des membres. « C’étaitl a grosse claque de notre jeunesse. Ce qui nous plaît dans le groupe, c’est qu’ils étaient dans la mouvance punk mais en même temps ils créaient une musique hyper avant-gardiste. On se sent vraiment proche de leur domaine de composition. Essayer de construire quelque chose de beau et qui procure beaucoup d’émotions. » 

Las Aves

Notre grosse claque de jeunesse

Pour finir, nous explorons quelques chansons de l’album avec eux. On commence par le titre éponyme : «  « Il est comme Los Angeles avec une idée de voyage. De rêver à propos d’une ville qui te semble exotique à l’autre bout du monde où tu n’as jamais mis les pieds. Une petite touche de liberté se rajoute. » Ensuite, N.E.M. est à l’origine le surnom de la chanteuse Géraldine Baux : « C’est un morceau qui est plus dans un ego-trip avec des références à des paroles de rap. » Heartbeats, une des favorites de Songazine, se rapproche d’une sonorité trip-hop. Blue est « la plus rock de Die In Shanghai. Elle est celle qui se détache le plus de l’univers de l’album, avec un petit côté psychédélique. Elle est dans un esprit barré, patchwork. En live, elle est bien. Elle est très cool à développer. » Enfin la dernière I Dreamed est un duo avec Olivia Merilahti : « On travaillait déjà avec Dan, c’était tout naturel qu’Olivia participe. On était à ce morceau et justement le couplet n’est pas très bien à ma voix (Géraldine). On avait plus l’impression d’entendre une chanson de The Dø. On n’aimait pas trop la première démo. Du coup, on l’a appelée à la rescousse pour qu’elle pose la sienne dessus. »

Thomas Monot

Bonus lien :

N.E.M.

Gasoline

Leo

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