
Kneecap, en anglais cela veut dire « rotule », et ça se gâte avec le verbe « to kneecap » qui prend une signification terrible = en Irlande par exemple, des gens qui ne vous veulent pas de bien (à propos de votre position dans un conflit séculaire) vous tirent une balle dans cet endroit du genou : ça doit faire très mal et vous finissez boiteux et blessé à vie. Sale habitude de bonshommes pas terriblement gentils.
Un groupe Irlandais (de Belfast-Ouest, donc plutôt côté IRA) a pris ce nom et se produit apparemment avec véhémence et un brio applaudi dans un genre qui n’est guère chroniqué en ces colonnes : le rap. Il leur est fait crédit d’avoir des relents punks, mais bon, notre tasse de thé n’arbore pas leur couleur. No offence, pas d’embrouille ;
Or, ce trio -et il n’est pas le seul- milite activement et depuis longtemps, si l’on creuse, pour « la cause palestinienne » avec force déclarations, engagements, paroles, concerts et drapeaux.
NB : à ce jour, dans 90% des concerts pas trop « maintstream » ce conflit est évoqué par tous les artistes. Si vous sortez un tant soit peu, vous opinerez du chef.
Il est dit que les Kneecap furent excessifs et bien maladroits en faisant l’apologie des terroristes du H***s. Conséquences fâcheuses et diverses, juridiques et médiatiques, dont un coup de sang de la mairie de Saint-Cloud où se déroule notre cher festival Rock En Seine. 40.000 euros de subventions sont retirées, paf.
A titre personnel, je reste non impliqué à ce sujet, partisan de nul camp, tout en reconnaissant à la lecture répétée des news et sans être un L.F.I-stérique forcené que « Gaza » est bien le durable, sinistre, honteux terrain à vif d’un (choisissez votre terme adéquat, mais pour ceux qui en sont, c’est kif-kif schrapnel) : génocide, massacre, boucherie, dégommage, vaste infanticide et féminicide de masse, crime de guerre, extermination, meurtre en série, etc. C’est tout simplement terrifiant et l’actualité glaciale qui donne quotidiennement des chiffres de morts devient férocement banale. Ajoutons à cela qu’ils crèvent de faim, de soif et de maladies, c’est tout de même beaucoup, non ?
Si Shakaponk ou les Psychotic Monks ou Massive Attack et d’autres sortent le drapeau précédemment évoqué (en plus du LGBT, autre passage obligé désormais), cela passe mais pour Kneecap pas de bol : « c’est recule, la rotule ».
Je ne dis pas que c’est injustifié, c’est simplement un constat ; chacun jugera.
J’irai à Rock En Seine, guetterai avec soin, bien entendu, tous les drapeaux qui seront exhibés, dont notre chez Gwenn Ha Du breton : au passage, on vous rappelle un peu d’histoire car si vous l’aviez déployé sur scène en 1978 en criant « vive le FLB », votre subvention de 40.000 euh… francs aurait sauté tout pareil.
Tempus fugit.
Alors rêvons un peu d’un futur sans H***s, sans FLB, sans massacres entre Suez et Bagdad, avec des amis LGBT heureux et zen, de la bonne musique pas faite par des I A ripoux comme le piètre ersatz de Velvet Sundown, avec des pesticides au placard et… là je me suis réveillé.
Nous sommes en 2025, et la rotule fait mal à un paquet de gens sur cette planète.
Jérôme « chou genou caillou bijou » V.