Cher(s) lecteur(s) de Songazine, permettez-moi de vous présenter un groupe de metal français dont j’aurais déjà dû vous parler depuis bien longtemps (mea maxima culpa) : Benighted Soul.

Ils sont cinq, viennent de Lorraine (une bien belle région dans laquelle fleurissent pas mal de très bons groupes), et constituent, notamment avec leur dernier album Kenotic, un des groupes les plus ambitieux de metal progressif en France. Ils ont d’ailleurs récemment été choisis par Cradle Of Filth pour ouvrir leurs dates françaises en compagnie d’Evergrey.

Benigthed SoulSorti en 2014, Kenotic est leur second album et il marque un tournant dans la direction prise par Benighted Soul (que j’appellerai maintenant BS, ne vous en étonnez pas). Venant à l’origine de l’univers symphonique, qu’ils ont exploré sur leur 1er album Start From Scratch, sans jamais tomber dans les travers du genre (ce dont je leur sais gré), Kenotic entre de plein pied dans une esthétique progressive que le groupe entremêle brillamment avec le sympho.

Tout bon album de prog est un album-concept et Kenotic n’échappe pas à la règle. Construit en chapitres, il explore les mécanismes des différents grands mythes, qu’ils soient religieux ou non, et la façon dont ils ont été construits pour répondre aux questionnements de l’humanité. Rien que ça. De la félicité au néant, en passant par l’abnégation, le doute et le déni, les étapes sont mises en musique dans chaque compo. Premier exemple avec Halcyon Days :

Pour en savoir plus sur la construction de l’album, n’hésitez pas à aller jeter un œil sur la page de BS consacrée à Kenotic.

Si le concept est ambitieux, la musique l’est tout autant.

BS associe à une très grande variété de styles (prog et sympho donc, mais aussi black, rock et parfois une pointe de death, une goutte de heavy, etc.) une impressionnante maîtrise technique. Kenotic, avec ses 78 minutes (pour la version bonus), nous ballade dans des ambiances mélodiques très différentes, allant de moments à la douceur lumineuse comme « Enlightenment », aux passages sombres et angoissants de « Si Se Non Noverit », en passant par des moments de folie sublime : « Pent-up ». Le tout servi par des riffs puissants, une énergie magnifique, bref, un metal musclé. Tout y est calibré, savamment millimétré.

C’est là qu’intervient l’un des éléments importants du groupe : le chant. Il serait maladroit, voire simpliste, d’appliquer la traditionnelle étiquette de « groupe de metal à chanteuse » à BS en le comparant aux « classiques évidents » du sympho : Nightwish, Within Temptation et autre Delain.

Si véritablement, le fusil sur la tempe (comment ça j’exagère ?), je devais associer BS à un autre groupe, alors j’évoquerai Ram-Zet. Cependant BS démontre clairement avec Kenotic qu’ils ont leur propre univers et surtout leur propre signature vocale. La voix de Géraldine, originale, planante, qui s’amuse à briser les codes du genre et transporte aisément l’auditeur. Une touche rock dans un univers metal, un brin de folie parfois, mais sans doute un guide précieux dans l’univers complexe de Kenotic.

Pour finir, je dirais donc de Kenotic qu’il est un album dense, complexe, peut-être même un peu trop pour ceux qui ne sont pas du tout familiers du genre. Mais il est, sur certaines compos, il faut bien le dire, terriblement efficace. Une bonne claque, un très grand album. On en redemande.

Et si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur la page facebook de BS car le groupe a actuellement lancé un jeu-concours qui vous permet de gagner des goodies et autre petites perles de leur merch’. Une jolie façon de découvrir ce groupe qui assurément se fait un nom dans la scène metal prog en France.

Hédia

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