Fraser Anderson

Caïpirinha dans une brasserie, Chatelet, Paris…

Fraser Anderson est un chanteur-guitariste écossais qui passe pour un artisan-poète dont les mots et la guitare se respectent et se répondent. Songazine l’avait rencontré, l’année dernière dans un club de Jazz, pour la promotion de son précédent album : Little Glass Box.  C’est un plaisir de le retrouver pour parler de son nouvel opus : Under The Cover of Lightness, dont la sortie est prévue pour le 29 avril.

Entre nos deux rencontres, Fraser a gardé le même chapeau et toujours sa bonne humeur. Il a aussi eu le temps d’enregistrer son nouvel album. Il ne tarit pas de mots  pour dire que c’est « l’un des meilleurs que j’ai composé de ma vie. Je suis fier de le présenter. A quelques semaines de la sortie, j’ai un bon sentiment » Grâce à l’argent d’un crowdfunding, il a pu composer l’album qu’il voulait. Il n’était pas tout seul à le construire, il sourit : «  J’ai composé toutes mes chansons, mais derrière moi, il y avait toute une équipe d’ingénieurs du son, mon producteur, et mes compagnons de musique. » Pour son nouvel album, Fraser s’est entouré de nombreux musiciens, essentiellement des amis : « Sur Little Glass Box, j’étais avec des artistes célèbres. Cette-fois-ci, j’ai voulu m’entourer de mes vieux copains de l’école de musique. Ils se nomment Ali Ferguson à la guitare et Chris Agnew à la basse. Il remplace la légende Danny Thompson qui était sur l’ancien». Pour lui, cette formation entre amis est quelque chose de formidable : «  Je pense qu’avoir un groupe de musique composé de vieilles connaissances est le meilleur que tu puisses espérer au monde. C’est un kick-ass band ».

Nous allons ensemble décortiquer quelques chansons que composent Under The Cover of Lightness. On commence par la première Simple Guidance qui est une ballade nocturne où on se laisse guider par la musique et comme bon nous semble. « C’est parfait ! Tu as clairement bien décrit cette chanson. Je n’ai pas d’autres idées à rajouter. » Pourtant, il rajoute : « C’est une chanson  qui donne l’envie de vivre  l’instant présent, de ne pas te retourner et d’avancer pas à pas vers ton but. »

Fraser AndersonBeautiful Eyes est un morceau très jazzy, intimiste, sensuel, avec un côté mystérieux. Nous avons l’impression d’écouter  les premiers James Bond avec Sean Connery. Il rit à gorge déployée : «  Vraiment ? Haha pourquoi pas ! » Il reprend une gorgée du cocktail et  son sérieux : «  En fait, elle est très influencée par la ville que j’adore. Bristol. J’adore les groupes locaux comme Portishead. La mélodie est d’ailleurs un hommage. Après, l’histoire raconte une jeune demoiselle un peu junkie, qui lève les yeux dans le ciel et qui est malheureusement saoule. » Plusieurs voix féminines ponctuent différentes chansons : «  La jolie voix que tu entends se nomme Bex Baxter. Elle n’est pas la seule, la deuxième se nomme Beth Porter. »

Go On Wide (Part 1 & 2) est composé d’une partie électronique d’autre plus acoustique. Un chant d’oiseaux sert de transition. « Le morceau est sur le véritable amour que tu peux porter à quelqu’un. C’est un sentiment que tu as au plus profond de toi. Quand tu l’emportes avec toi, il reste à jamais lié. »

Interlude groupie. La veille au soir de l’interview, notre ami Fraser Anderson était en première partie d’Awa Ly au Café de la Danse. Une femme, assise tout près, l’a reconnu. Elle vient le féliciter de son concert. Le chanteur est étonné de ce compliment et la remercie.

The Wind And The Rain est une chanson qui se rapproche d’une ballade irlandaise. « Attention ! Je suis écossais ! » prévient-il,  « mais c’est vrai qu’elle a un côté assez traditionnel, celtique. C’est mon ami Ross Ainslie qui joue de la flûte sur le morceau. C’est un musicien de musique traditionnelle. Il a été nommé musicien de l’année par la BBC Folk Music Award, l’année dernière. Il a grand potentiel. C’est une chanson assez déprimante sur le fond. C’est sur un amour perdu. Même si on se sent séparé de la personne, on essaye toujours de garder les bons moments passés ensemble ».

Feel est un titre très blues électrique avec une touche sauvage.  Le petit détail est le duo d’harmonica et guitare à deux minutes Fraser Andersonvingt-une secondes. «  J’adore ce passage. Pour l’anecdote, c’est mon ami Chris Agnew qui l’a connu lors d’un festival à Chicago. Il s’appelle… mince ma mémoire me fait défaut » Trou de mémoire pour Fraser Anderson. Il reprend : « Ah voilà, il se prénomme Matthew Skoller. Chris est un brave gars. Mais quand il a un coup dans le nez. Il se transforme un peu en Mister Hyde. Mais bon il arrive toujours à faire de bonnes découvertes comme ce Matthew. C’est l’une de mes préférées de l’album. C’est vraiment un dirty blues, très sexy ».

With You All est la pépite de Songazine. Nous l’aimons car elle est l’O.V.N.I. de l’album. C’est un morceau qui se calque sur le genre rap/hip-hop. A notre dernière rencontre, il nous avait signalé qu’il était un fan de Public Enemy. Il sourit « Haha, elle a quelque chose d’étrange, d’inattendu. Ce n’est pas vraiment du rap. Mais  je le qualifierais plus de slam. Je récite un texte. Il y a du groove, quelque chose de dansant derrière les paroles. Je suis content de l’avoir écrite, car elle apporte une touche d’originalité. »

Nous finissons nos verres et nos petites olives en amuse-bouche. Il a un dernier mot avant de partir : «  Heureux de vous revoir Songazine, A la prochaine  pour un autre cocktail ! »

Thomas Monot

Bonus lien :

Simple Guidance

Retrouvez sa première interview dans Songazine, ici.

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